Déclaration
Résumé
M. MOHAMED IRFAAN ALI, Président de la République du Guyana, a relevé que les peuples du monde vivent sous « un nuage d’incertitude » du fait des ravages de la COVID-19 et des changements climatiques, dont les capacités de destruction augmentent chaque jour. La pandémie a joué un rôle de révélateur, mettant en évidence les faiblesses du système international et encourageant les nationalismes et « les intérêts nationaux égoïstes », a-t-il noté avec pessimisme. La pandémie a aussi saccagé le Programme de développement durable à l’horizon 2030: « les acquis en termes de développement ont été annulés, la pauvreté s’est étendue et les inégalités se sont creusées ». Il a rappelé l’appel du Gouvernement guyanais à augmenter les ressources à disposition des États en fonction de leurs vulnérabilités et pas seulement sur la base du niveau de revenu par habitant, qualifié d’« instrument de mesure trompeur ». Faute de quoi, la croissance des pays en développement ne sera pas rétablie et les politiques économiques et sociales ne seront pas réalignées sur le Programme 2030, a prévenu M. Ali.
Ces répercussions seront également ressenties par les pays riches, le virus ne connaissant pas de frontières, et « ceux qui, au début de la pandémie, se sont concentrés sur leur sécurité, comprennent maintenant qu’ils ne seront pas en sécurité tant que nous ne le serons pas tous », a noté le Président. À cet égard, il a salué la tenue d’un sommet sur la COVID-19 organisé par le Président des États-Unis, sommet ayant abouti à des engagements en faveur d’une action mondiale conjointe ainsi qu’à l’allocation de ressources supplémentaires. M. Ali s’est aussi félicité qu’en début de mois, les dirigeants du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMS et de l’OMC aient rencontré les dirigeants de grands laboratoires privés pour discuter des stratégies visant à améliorer l’accès aux vaccins dans les pays à faible revenu et en Afrique.
Concernant la lutte contre les changements climatiques, le dirigeant guyanais a émis l’espoir que « les pires émetteurs de gaz à effet de serre », menaçant le bien-être de l’humanité, se rendent compte qu’au bout du compte, il ne leur servirait pas à grand-chose d’être « les rois d’un monde de poussière ». Arguant qu’il y reste « moins de 5% de chances de maintenir les températures bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et moins de 1% de chances d’atteindre l’objectif de 1,5 °C fixé par l’Accord de Paris », il a déploré que les pays pollueurs n’aient pas encore tenu parole et que « la méfiance règne dans l’air désormais ». Les petits États insulaires et les pays côtiers de faible élévation, comme le Guyana, seraient les premiers à en subir de plein fouet les effets, a-t-il craint.
Le Président a fait valoir que le Guyana est un pays absorbeur de carbone: ses forêts en absorbent bien plus que n’en produit l’activité humaine. « Dans ces circonstances, nous estimons avoir le droit d’insister sur un système équitable de partage des charges », a pointé M. Ali.
Le Président du Guyana a enfin porté l’attention de l’Assemblée sur « un contentieux territorial l’opposant à la République bolivarienne du Venezuela » et sur « les menaces manifestes et continues que le Venezuela fait peser sur l’intégrité territoriale et la souveraineté du Guyana ». Récemment, a-t-il indiqué, un accord a été conclu à Mexico entre les factions en conflit au Venezuela: « elles y ont renouvelé une revendication sans fondement sur les deux tiers du territoire du Guyana ». « Le Guyana ne sera pas sacrifié pour régler les différends politiques internes du Venezuela », a fermement prévenu son président. Il a rappelé que dans un accord signé à Genève en 1966, le Venezuela avait consenti à laisser le Secrétaire général de l’ONU décider des moyens de régler la controverse. Le Secrétaire général avait choisi la Cour internationale de Justice (CIJ), a-t-il souligné, appelant dès lors les deux parties à s’en tenir à la décision finale de la Cour.
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