Déclaration
Résumé
La pandémie a révélé l’énorme potentiel de la recherche scientifique au service de l’humanité, a relevé M. DEMEKE MEKONNEN HASSEN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, qui a cité la découverte des vaccins contre la COVID-19. Malheureusement, l’Afrique, avec un taux de vaccination « négligeable », doit attendre de recevoir « les miettes » laissées par les autres, compte tenu du « nationalisme vaccinal ». La dévastation économique causée par la pandémie dans les pays en développement n’a pas encore fait l’objet de mesures économiques et financières significatives. Personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas, a martelé le Vice-Premier Ministre.
M. Hassen a ensuite évoqué le réchauffement de la planète, comme le facteur de pauvreté le plus alarmant. Les communautés et les économies agraires et pastorales comme la nôtre sont confrontées à un défi existentiel, a-t-il prévenu. Les objectifs que nous nous sommes fixés en termes d’environnement et de développement durable ont pris du retard, a-t-il poursuivi, espérant que la COP26 ouvre, entre autres, la voie des financements.
L’Éthiopie a toujours fermement défendu les institutions multilatérales, a rappelé M. Hassen. Cependant, nous constatons qu’il est nécessaire de remettre l’accent sur les valeurs fondamentales de l’égalité souveraine, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et de la coopération basée sur les avantages et respect mutuels. Le multilatéralisme n’atteindra ses objectifs que si les États sont libres de gérer leurs affaires intérieures et extérieures, a-t-il estimé.
Il y a trois ans, a-t-il poursuivi, l’Éthiopie s’est engagée dans un processus de réformes prometteur mais difficile. Le Vice-Premier Ministre a accusé certains groupes de vouloir créer et maintenir l’anarchie. À cause de ces « barons » de l’instabilité, a-t-il expliqué, nos citoyens ont subi des attaques « incroyablement inhumaines » qui ont culminé en une attaque contre l’armée éthiopienne. Nous avons été victimes, a martelé le Vice-Premier Ministre, d’une campagne de propagande fallacieuse, agrémentée d’images horribles d’incidents mis en scène. Le fait que le Gouvernement éthiopien respecte ses obligations humanitaires n’a ralenti en rien ces campagnes, a dénoncé le Vice-Premier Ministre. Accusés par des médias attirés par le profit et condamnés par des politiciens dans l’erreur, nous subissons désormais des mesures coercitives unilatérales, alors qu’elles n’ont jamais amélioré une situation.
Les mesures prudentes que nous continuerons de prendre sont à la hauteur du défi existentiel auquel nous sommes confrontés, a affirmé M. Hassen. Il a ajouté que son pays respectera l’obligation « solennelle » de préserver son intégrité territoriale et rappelé que ce défi ne concerne pas seulement l’Éthiopie. Aider l’Éthiopie à vaincre ce groupe criminel revient à appuyer la paix régionale, a-t-il avancé.
Mon pays est ouvert à toute initiatives de paix sincère, a promis le Vice-Premier Ministre. Nous travaillerons avec l’Union africaine (UA) et son Haut Représentant pour la Corne de l’Afrique sur un dialogue national dirigé par nous-mêmes. Il a espéré que l’UA aura la marge de manœuvre nécessaire pour « imposer sa propre sagesse ». M. Hassen a également souligné l’engagement sans réserve de son gouvernement en faveur de l’aide humanitaire, pour autant qu’elle respecte les principes de neutralité et d’indépendance.
En ce moment historique, l’Éthiopie exige et mérite de jouir de la coopération qu’elle a elle-même garantie à d’autres pays quand leurs institutions ont été pris pour cible, a demandé M. Hassen. Nous espérons qu’il y aura davantage de pays qui agiteront le drapeau du multilatéralisme que de l’unilatéralisme, a-t-il lancé. M. Hassen a par exemple indiqué que son pays est prêt à actionner des mécanismes bilatéraux et diplomatiques pour résoudre le différend frontalier avec le Soudan.
Le dirigeant a conclu sur le Grand Barrage la Renaissance éthiopienne, regrettant que l’« humble » tentative d’électrifier les foyers de millions d’Éthiopiens soit politisée devant les instances internationales. Ironiquement, s’est-il amusé, « nous sommes accusés de boire notre propre eau ». Il a espéré que ses partenaires sont prêts, « à travers des négociations », à trouver une solution gagnant-gagnant sous la houlette de l’Union africaine. Rappelant pour finir que son pays a déployé des troupes dans les opérations de maintien de la paix au Darfour et à Abyei, il a demandé à ses deux voisins de régler leur différend à l’amiable pour que « nos sacrifices ne restent pas vains ».
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