Déclaration
Résumé
Le Président de la République de Chypre, M. NICOS ANASTASIADES, a regretté l’écart qui se creuse entre les paroles des dirigeants à l’Assemblée et leurs actes, entre les engagements et les résultats. Dans quelle mesure la faiblesse ou la mise en œuvre insuffisante de nos décisions perpétue-t-elle les conflits et encourage-t-elle les violations, multipliant à leur tour les crises humanitaires? a lancé le Président. Il a également évoqué les promesses non tenues dans le cadre de la pauvreté, la faim, la mortalité infantile, l’exclusion économique, la santé, l’éducation, ainsi que la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Malheureusement, a-t-il constaté, les intérêts égoïstes entravent les principes fondateurs de l’ONU. Une seule réponse peut permettre d’y parvenir: multilatéralisme, solidarité tangible et partenariats renforcés, a-t-il prôné. C’est pourquoi il a appelé à la réforme de l’Organisation pour la rendre plus efficace.
Le Président de Chypre a dit parler au nom d’un pays qui, malheureusement, subit encore les conséquences de la violation flagrante des principes fondamentaux des Nations Unies, à la suite de l’invasion militaire illégale de la Turquie et l’occupation en cours. « Et malgré de nombreuses résolutions onusiennes, rien n’a changé. » Présentant la réalité sur le terrain, il a relevé que 37% du territoire de la République de Chypre, un État membre de l’Union européenne (UE), reste sous tutelle de l’occupation militaire, avec plus de 40 000 soldats toujours sur son sol. Après l’invasion turque de 1974, a-t-il rappelé, un tiers des Chypriotes grecs ont été contraints de quitter leurs foyers ancestraux, et les Chypriotes turcs qui possédaient environ 14% des terres privées ont aujourd’hui usurpé 37% de l’île. Le Président de Chypre a aussi parlé de ces centaines de milliers de ressortissants turcs dans les zones occupées, modifiant ainsi la démographie de l’île. Il a accusé la Turquie d’avoir établi « une entité illégale dans les zones occupées, sous son contrôle absolu », ce qui a conduit aux dénonciations mêmes de la majorité des Turcs Chypriotes.
Au sujet de la frontière maritime, M. Anastasiades a rappelé que la Turquie n’est pas partie à la Convention sur le droit de la mer, laquelle codifie le droit international coutumier en la matière. Le Président de Chypre a accusé la Turquie de tabler sur une solution à deux États, et c’est pourquoi il n’est pas possible de parvenir à un compromis lorsque l’une des parties s’écarte du cadre de l’ONU. Pour nous, il n’y a qu’un seul plan pour parvenir à un règlement sur la base d’un accord bizonal, bicommunal, pour une fédération avec l’égalité politique, comme indiqué dans les résolutions du Conseil de sécurité et conformément aux principes sur lesquels l’UE est fondée.
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