Déclaration
Résumé
« Nous vivons une époque incertaine », a constaté M. MIGUEL MARIO DÍAZ-CANEL BERMÚDEZ, Président de Cuba, dans un message vidéo préenregistré, observant que, sous l’effet d’une pandémie qui exacerbe les inégalités structurelles, le rôle du multilatéralisme et des Nations Unies est devenu de plus en plus important. Pourtant, a-t-il regretté, la coopération internationale reste insuffisante et l’application de « recettes néolibérales » a réduit les capacités des États à répondre aux besoins de leurs populations. De fait, les plus vulnérables sont laissés sans protection, tandis que les nations riches, les élites et les sociétés pharmaceutiques transnationales augmentent leurs profits. Il est donc « moralement urgent », selon lui, de conjuguer les efforts pour le bien de l’humanité, a fortiori quand des centaines de millions de personnes dans les pays à faible revenu attendent toujours leur première dose de vaccin contre la COVID-19. Pendant ce temps, a-t-il dénoncé, les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2020 près de 2 000 milliards de dollars. Combien de vies auraient pu être sauvées si ces ressources avaient été utilisées pour la santé ou la production et la distribution de vaccins? À ses yeux, la réponse à cette question passe par la transformation d’un ordre international « profondément inégal ». Une ONU « revitalisée, démocratisée et renforcée » est appelée à jouer un rôle central dans cet effort, a plaidé le Président cubain.
M. Díaz-Canel Bermúdez s’est ensuite élevé contre « l’abus pernicieux » des mesures de coercition économique, qui sont devenues un instrument central de la politique étrangère des États-Unis. Par ce biais, le Gouvernement de ce pays fait pression sur des États souverains pour qu’ils agissent contre ceux qu’il identifie comme des adversaires. Il exige de ses alliés qu’ils forment des coalitions pour renverser les gouvernements légitimes, enfreindre les engagements commerciaux, interdire certaines technologies et appliquer des mesures judiciaires injustifiées contre les citoyens des pays qui ne s’y soumettent pas. Bref, a-t-il pointé, nous assistons aujourd’hui à des pratiques politiques inacceptables dans le contexte international, qui vont à l’encontre de l’engagement universel de respecter la Charte des Nations Unies, y compris le droit souverain à l’autodétermination.
Depuis plus de 60 ans, le Gouvernement des États-Unis n’a cessé d’attaquer Cuba, a poursuivi M. Diaz-Canel Bermúdez, estimant qu’en ces temps de pandémie, une telle agressivité « dépasse les limites ». Alors que le blocus le plus long jamais appliqué contre une nation est exacerbé par cette crise, l’administration démocrate actuelle maintient en vigueur les 243 mesures de coercition adoptées par le Gouvernement de Donald Trump, y compris l’incorporation de Cuba à la liste « fallacieuse et immorale » des pays qui parrainent le terrorisme, a-t-il souligné, fustigeant les campagnes de manipulation et de mensonges menées par les États-Unis pour renvoyer une image fausse de la réalité cubaine, déstabiliser le pays et justifier un changement de régime. « Nos ennemis doivent savoir que nous ne renoncerons jamais à la patrie et à la Révolution que plusieurs générations de patriotes nous ont léguées », a averti le Président cubain. Dans ce contexte, les défis colossaux ne nous intimident pas, a-t-il assuré, rappelant que son pays, fidèle à sa tradition de solidarité, a envoyé plus de 4 900 collaborateurs, organisés en 57 brigades médicales, dans 40 pays et territoires touchés par la COVID-19. Ces mêmes personnes se sont portées au secours du peuple haïtien après le récent tremblement de terre, s’est-il enorgueilli, se disant également fier de la communauté scientifique cubaine qui, malgré d’énormes lacunes, a créé trois vaccins et deux candidats vaccins contre la COVID-19. Nous aspirons à immuniser totalement la population d’ici fin 2021, a-t-il précisé.
Affirmant par ailleurs soutenir l’aspiration à l’indépendance totale de la région d’Amérique latine et des Caraïbes et son engagement à être une zone de paix, le Chef d’État a dit s’opposer aux tentatives de déstabilisation et de subversion de l’ordre constitutionnel au Venezuela. De même, a-t-il ajouté, nous réitérons notre ferme soutien au « peuple frère nicaraguayen » et à son gouvernement de réconciliation et d’unité nationale, tout comme nous accompagnons les nations des Caraïbes dans leurs demandes de justes réparations pour les horreurs de l’esclavage et de la traite négrière. Le Président cubain s’est d’autre part prononcé pour l’indépendance de Porto Rico, tout en appuyant les revendications de l’Argentine sur les « îles Malvinas ». Il a aussi exigé la cessation des ingérences extérieures en Syrie, appelé à la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et condamné les mesures coercitives unilatérales imposées à la République islamique d’Iran et à la République populaire démocratique de Corée. Enfin, il a jugé que les Nations Unies « ne peuvent ignorer la leçon de l’Afghanistan », laquelle a démontré que « là où les États-Unis interviennent, l’instabilité, les décès et les souffrances augmentent, et il y a des cicatrices durables ».
Déclaration complète
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Sessions antérieures
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