Déclaration
Résumé
M. IVÁN DUQUE MÁRQUEZ, Président de la Colombie, a considéré que la pandémie avait révélé les forces et les faiblesses de la communauté internationale, et mis en échec le multilatéralisme. Il en a vu pour preuve les écarts persistants et « sans précédent » dans l’accès au processus de vaccination. « Alors que certains pays acquièrent des doses supplémentaires six ou sept fois supérieures à leur population et annoncent des campagnes de rappel, d’autres n’ont pas été en mesure d’injecter une seule dose », s’est-il indigné. Mais la pandémie a exacerbé d’autres crises dont les effets sont tout aussi menaçants, a fait observer le Chef d’État. Il a pointé les changements climatiques et les inégalités toujours plus grandes causées par les récessions économiques et les crises migratoires qui poussent des populations à « fuir les dictatures et les régimes honteux ».
M. Duque a expliqué que son pays avait suivi trois approches pour affronter la pandémie: la santé, la prise en charge des plus vulnérables et la relance économique. Outre la mise en œuvre du plan national de vaccination pour couvrir au moins 70% des Colombiens, la Colombie a rejoint le Mécanisme COVAX, en assumant le leadership régional en coordination avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), a noté le Président, en insistant sur la nécessité de renforcer le multilatéralisme en matière de santé et de faire progresser l’équité pour la distribution des vaccins. « C’est notre devoir moral. »
Le Chef d’État a ensuite soutenu que son gouvernement, en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, « a lancé l’agenda social le plus ambitieux de ce siècle en Colombie et, peut-être, de son histoire ». Jusqu’en décembre 2022, a-t-il dit, nous maintiendrons un revenu de base d’urgence, dit de solidarité, pour prêter assistance à plus de quatre millions de ménages vulnérables, en fournissant un soutien économique direct à plus de 25% de la population. Il a aussi mentionné l’aide à l’emploi mise en place pour protéger plus de quatre millions de travailleurs déclarés et le régime de remboursement de la TVA adopté qui bénéficie à plus de deux millions de ménages vulnérables. À cela s’ajoutent le versement de 25% des coûts de l’embauche des jeunes et la gratuité indéfinie des frais de scolarité dans les établissements publics pour les foyers dans le besoin et la classe moyenne émergente.
Ces réalisations dans les domaines de la santé, des soins sociaux et d’autres dans la stabilité fiscale font partie de l’« Engagement envers la Colombie », un programme de relance que le Président a qualifié de « New Deal colombien ». Grâce à un mélange d’investissements privés, publics et public-privé, les résultats économiques au deuxième trimestre 2021 constituent les meilleurs résultats enregistrés pendant « ce siècle », avec un taux de croissance prévisionnel de plus de 7% pour cette année. Face aux difficultés rencontrées par d’autres pays émergents, M. Duque a lancé un appel en faveur d’un « consensus mondial », sous l’impulsion du Fonds monétaire international (FMI) et des banques multilatérales de développement, pour établir de nouveaux « critères de risque budgétaire minimum pendant la phase de réactivation post-COVID ». Sinon, a-t-il mis en garde, à court terme, compte tenu de la demande d’endettement et d’une hausse générale des coûts du capital, une crise de la dette pourrait se profiler, susceptible d’entraîner de nouveaux revers et des effets récessifs sur le plan mondial.
Le Président a ensuite déclaré que les dialogues avec le gouvernement intérimaire du Venezuela, qui incarne la résistance démocratique à la « narco-dictature », doivent aboutir à une élection présidentielle, libre, transparente. « Toute issue qui perpétue la honte dictatoriale et permet au régime de gagner du temps aggravera la plus grande catastrophe humanitaire que notre continent connaisse. La fin de la dictature EST la seule voie viable pour le bien-être du peuple vénézuélien, et ce doit être le but de l’action internationale », a tranché M. Duque.
D’autre part, la Colombie a également progressé dans la construction de la paix nationale, a dit le Président. La mise en œuvre de l’accord de paix signé en 2016 avec le « groupe terroriste » FARC a aujourd’hui fait des progrès significatifs dans le processus de réintégration des ex-combattants, comme l’a vérifié la Mission de l’ONU déployée en Colombie. Grâce à des plans de développement axés sur une approche territoriale et qui accordent une attention aux zones les plus touchées par la violence, davantage de progrès ont été accomplis ces trois dernières années qu’au cours des 20 premiers mois de la mise en œuvre, a reconnu le Bureau de l’Ombudsman de Colombie. Toutefois, les défis demeurent, car les « dissidents des FARC, de l’ELN et d’autres groupes criminels » qui n’ont jamais misé sur la paix, selon le Président, persistent dans leurs tentatives de porter atteinte à la vie des leaders sociaux, des chefs de file environnementaux et des personnes en voie de réintégration, a-t-il dénoncé.
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