Déclaration
Résumé
M. ÉVARISTE NDAYISHIMIYE, Président de la République du Burundi, a noté que cette soixante-seizième session de l’Assemblée Générale coïncide avec le soixantième anniversaire de l’indépendance de son pays. Avec le rétablissement de la paix, la sécurité, la stabilité et la cohésion sociale au Burundi, le Président a estimé que le seul ennemi des Burundais, outre la pandémie de COVID-19, c’est la pauvreté. Face à cette réalité, il a expliqué que son pays a identifié plusieurs priorités, inscrites à la feuille de route du Plan National de Développement du Burundi (PND 2018-2027). Parmi elles, il a cité la bonne gouvernance et la justice sociale, en mettant l’accent sur lutte contre la corruption, les malversations économiques et l’impunité. Il a cité aussi les efforts pour garantir l’indépendance et l’impartialité de la magistrature et le bon fonctionnement du processus de justice transitionnelle pour répondre aux attentes des victimes des conflits passés.
Préoccupé par la prolifération du terrorisme dans la sous-région, le Président a dénoncé les violences de l’ADF et du Red TABARA, deux organisations basées dans l’est de la RDC qui recrutent des jeunes chômeurs et tuent aveuglement des citoyens innocents. Face à ce fléau, il a jugé indispensable une coopération internationale. Soulignant la contribution de son pays à la paix et à la sécurité internationales, il a indiqué que le Burundi met des contingents militaires et de police à la disposition de l’ONU et de l’Union africaine depuis 2007. Par ailleurs, le chef d’État a invité certains partenaires, notamment au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à reconnaître les efforts déployés par le Burundi. « Toute tendance à pointer du doigt le Burundi en mettant en place des mécanismes spéciaux en matière des droits de l’homme est tout simplement contreproductif », a-t-il estimé, avant de rappeler que son pays dispose d’une commission nationale indépendante des droits de l’homme, d’un Observatoire national pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité, d’une commission vérité et réconciliation, d’un conseil national pour l’unité nationale, d’une Commission des terres et des biens immobiliers et d’un ombudsman. Illustrant les initiatives de son pays en matière de droits de l’homme, il a cité la réouverture de médias fermés après l’insurrection de 2015, la libération de 5 000 prisonniers par grâce présidentielle, la participation effective des partis politiques et de la société civile dans la gestion de la vie politique et sociale du pays.
S’agissant de la pandémie de COVID-19, il a affirmé que le Burundi avait pris des mesures ayant permis de maintenir la positivité aux tests à un taux inférieur à 3%. Le Gouvernement du Burundi, a indiqué son Président, a pour ambition d’assurer la gratuité de soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes qui accouchent dans les structures sanitaires publiques. Il a aussi vanté les succès des politiques de lutte contre la pauvreté qui ont fait de son pays l’un des rares à ne pas importer de denrées alimentaires. « Nous avons assuré la gratuité de l’enseignement pour permettre à chaque enfant d’aller à l’école », s’est aussi félicité M. Ndayishimiye, avant de citer l’objectif d’une « école pour chaque colline de recensement ». Enfin, il a souligné son ambition de développer un enseignement technique et professionnel pour disposer d’une jeunesse formée à répondre à tous les besoins de tous les secteurs économiques. Soulignant les succès de son pays en matière d’aide au retour des réfugiés, il a indiqué que 75 000 réfugiés sont rentrés volontairement chez eux entre juillet 2020 et septembre 2021, auxquels s’ajoutent 50 000 rapatriés qui n’ont pas transité par les organismes spécialisés de l’ONU.
Il a indiqué que son pays a adhéré à une vingtaine de conventions internationales sur la protection de l’environnement et s’efforce, notamment à travers son programme « EWE BURUNDI URAMBAYE » (Burundi couvert dans sa totalité), de mobiliser les moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre de projets liés à la biodiversité, à la dépollution des eaux, à la protection des sols et à la protection de la couche d’ozone.
Sur le plan diplomatique, le Président du Burundi a salué la décision historique du Conseil de sécurité de l’ONU et du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de retirer le Burundi de leurs ordres du jours en guise de reconnaissance du retour à la paix et la stabilité durable du pays. Il a aussi cité le processus de normalisation de ses relations avec l’Union européenne à travers un dialogue politique constructif. Au niveau continental, le Président a dit que le Burundi avait ratifié l’accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), visant à terme à intégrer à l’ensemble des 55 États de l’Union africaine au sein d’un même bloc de libre-échange, en phase avec l’Agenda 2063 qui vise la libre circulation des personnes, des biens et services sur le continent. Il a cité en exemple le projet de chemin de fer en cours entre le Burundi, la Tanzanie et la RDC, pour relier le port de Dar es-Salaam au Burundi et à l’est de la RDC. Enfin, le Président a estimé que l’Afrique, en tant que seul continent non représenté parmi les membres permanents du Conseil de sécurité et continent sous-représenté dans la catégorie des membres non permanents, continuait de subir une injustice historique.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.