Déclaration
Résumé
M. PHILIP EDWARD DAVIS, Premier Ministre et Ministre des finances, Commonwealth des Bahamas, a rappelé que la collaboration mondiale était essentielle pour mettre fin à la pandémie de COVID-19. Dans un monde interconnecté, « nous serons en sécurité que lorsque tous les pays, y compris le mien, seront protégés », a-t-il déclaré. Cela nécessite une distribution équitable des vaccins notamment aux petits États insulaires en développement, (PEID) qui ne sont pas des fabricants, a-t-il observé, ajoutant que « stocker ces vaccins pour soi-même est une honte ».
M. Davis a ensuite salué les dons des États-Unis, de l’Inde, de la Chine, d’Antigua-et-Barbuda et de la Dominique, ainsi que le soutien continu des partenaires incluant le Mécanisme COVAX. Le Premier Ministre a néanmoins estimé que ces efforts n’étaient « toujours pas suffisants ». En effet, la demande de vaccins a considérablement dépassé l’offre aux Bahamas et, selon lui, il est essentiel qu’en plus des vaccins, des médicaments et des soins sûrs soient fabriqués et accessibles à tous.
M. Davis a rappelé que, bien avant que la COVID-19 ne ferme les frontières du pays, les Bahamas avaient connu des ouragans majeurs en 2015, 2016, 2017 et en septembre 2019 avec l’ouragan Dorian, la plus grande tempête de l’histoire de l’Atlantique. Les petits États insulaires en développement comme les Bahamas ne peuvent survivre à cette « nouvelle normalité », a-t-il insisté. Aux côtés des pays de la CARICOM, il a exhorté un « changement radical » et rappelé au monde que les plus durement touchés par l’impact des changements climatiques ne sont pas les plus responsables. « Nos pays portent de manière disproportionnée le fardeau du piège de la reprise, dans lequel nous tentons de reconstruire à coups de milliards, des milliards que nous n’avons jamais eus, même avant la COVID », s’est-il indigné.
Rappelant que les Bahamas participeraient à la prochaine Conférence de Glasgow des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), M. Davis a appelé à plus d’engagement en matière de financement et d’investissement de l’action climatique. La priorité, selon lui, tient dans des solutions de financement et d’endettement plus innovantes. Il s’est en outre félicité que les Bahamas soient à la pointe en matière de préservation des zones humides. Il a rappelé en passant que son pays cherchait à se faire réélire à l’Organisation maritime internationale (OMI).
Il convient de noter que le montant de la dette mondiale de financement du développement pour atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 était estimé en 2019 à 2 500 milliards de dollars et ne fait qu’augmenter, a déclaré M. Davis. Le Premier Ministre a réitéré son appel à l’institutionnalisation d’un indice de vulnérabilité dans les processus décisionnels des institutions financières internationales et de la communauté internationale des donateurs. Il a précisé, que les services financiers constituaient une composante cruciale de l’économie des Bahamas. À cet égard, il a rappelé le rôle indispensable des Nations Unies pour assurer une plus grande surveillance de la lutte contre le blanchiment d’argent, une meilleure réduction des risques et un renforcement de la coopération fiscale internationale.