Déclaration
Résumé
M. JOSEPH MUSCAT, Premier Ministre de Malte, a affirmé d’emblée que les problèmes mondiaux exigent des solutions mondiales. « Défendre une approche mondiale ne signifie pas pour autant que l’on aime son pays moins que les autres », a précisé le Ministre, expliquant qu’au contraire cela signifie qu’en travaillant ensemble on peut éviter que la doctrine de la loi du plus fort ne s’impose. Pour trouver des solutions, il faut communiquer et se comprendre les uns les autres, ce qui permet de faire face aux problèmes de manière unie plutôt que dans la division ou seul. Le Ministre s’est dit préoccupé par la tendance actuelle de certains pays de vouloir réagir « à l’intérieur de leurs frontières », affirmant qu’il n’existe pas de solutions locales à des questions mondiales au risque de conduire à l’implosion. Au titre de ces menaces mondiales, il a cité la pollution par le plastique des mers et des océans et les phénomènes migratoires, deux questions auxquelles Malte est directement confrontée. Pour être au centre de la Méditerranée, sur la route entre l’Afrique du Nord et l’Europe, Malte a accueilli des milliers de migrants au cours des quatre dernières années, a expliqué le Ministre, ajoutant que l’île a fait face à toute la complexité du phénomène bien avant qu’il ne fasse la une des journaux en Europe. Quoiqu’en baisse, ce phénomène continue de préoccuper la population de Malte et beaucoup reprochent à la communauté internationale de n’avoir pas su trouver des solutions.
Pour le Ministre, une approche unifiée permettrait d’arrêter les activités des gangs criminels de trafiquants de migrants, notamment en s’attaquant à leurs efforts de recrutement en ligne, leurs méthodes de paiement ainsi qu’à leur capacité d’acheter des bateaux. Malte fait partie des pays qui ont le plus grand nombre de demandeurs d’asile par habitant, a souligné le Ministre, rappelant que malgré cela, sa réponse humanitaire reste pleinement conforme à ses engagements internationaux et appelant dans la foulée les autres États et acteurs non étatiques à faire de même. Au cours des dernières semaines, et en raison du non-respect de ces règles par les autres, Malte a été obligée de réunir des nations qui partagent « sa conscience humanitaire » pour offrir refuge à des migrants à la dérive « sans en avoir l’obligation légale », a précisé le Ministre, martelant que « quand on peut compter sur la solidarité, il est possible de trouver des solutions à des questions complexes ». Il a plaidé pour des accords institutionnels à la Bretton Woods entre les membres de l’Union européenne pour répondre et gérer collectivement les migrations, saluant au passage l’adoption imminente du pacte mondial sur les migrations qu’il a décrit comme un jalon important, mais « pas la fin de la route ».
Pour répondre aux défis actuels et regarder l’avenir, Malte est un fervent défenseur des économies digitales et du potentiel des nouvelles technologies, quoique consciente des problèmes que cela peut soulever. À ce titre, le Ministre a mis l’accent sur la question de « la nature du travail de demain »: comment le concevoir et comment le rémunérer, comment maximiser son efficacité et quels nouveaux filets de sécurité doivent être mis en place par les États. « C’est une conversation qui vient tout juste de commencer, mais qui va façonner le débat public tout au long de notre vie », a-t-il prédit.
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