Déclaration
Résumé
M. JOVENEL MOÏSE, Président d’Haïti, a posé une double question à l’Assemblée: « Comment optimiser les mécanismes du maintien de la paix et de la sécurité internationales? » et « comment traduire l’exigence de solidarité internationale en un système de coopération plus efficace, capable de promouvoir le développement durable et éradiquer la pauvreté dans le monde? » Le Président a voulu jeter un éclairage sur la situation dans son pays un an après la clôture de la Mission de stabilisation (MINUSTAH) à laquelle a succédé la Mission pour l’appui à la justice (MINUJUSTH). Dans un contexte de raréfaction des moyens et de la forte pression des besoins, la « Caravane du changement », a-t-il dit, est une stratégie novatrice visant à mettre toutes les ressources de l’État au service du peuple. En dépit des avancées, le Président a reconnu que l’atonie de la croissance économique continue de peser lourdement sur la stratégie nationale de développement et de pérennisation de la paix. Il a rappelé que les conséquences du tremblement de terre de 2010 ont représenté 120% du PIB et celles du cyclone Matthieu, 32%.
En juillet dernier, après l’application de la loi sur l’ajustement des prix de l’essence conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), le pays a vécu « la fâcheuse et douloureuse » expérience d’un soulèvement populaire. Haïti, qui ne produit pas de pétrole, doit en effet continuer à subventionner le prix des produits pétroliers. Cette expression « violente » de mécontentement, a constaté le Président, a posé la question centrale des risques associés à l’extrême précarité socioéconomique et au manque de perspectives économiques. Elle a aussi mis en relief la fragilité des acquis obtenus. Un des enseignements tirés est que les réformes structurelles sont un processus de longue haleine.
M. Moïse a estimé que le « soubresaut » a été, en grande partie, la résultante d’une vision « trop étriquée » de l’aide au développement laquelle ne permet pas toujours aux partenaires internationaux de reconnaître la nécessité d’une approche moins fragmentée, moins rigide, plus intégrée, plus cohérente, bref, beaucoup plus en adéquation avec les cinq Principes de Paris sur l’efficacité de l’aide et le Programme d’action d’Accra. Le succès, a précisé le Président, est tributaire pour une large part de la capacité à obtenir des fonds additionnels pour relancer l’investissement public et surmonter les obstacles à la croissance. Le Président a cité les objectifs prioritaires du Plan d’action rénové, avant d’appeler à un programme d’aide renouvelé, cohérent, substantiel, aligné sur les priorités nationales.
Haïti a reçu près de 11 milliards de dollars en dons et prêts entre 2006 et 2016 et toutes les infrastructures routière, électrique, numérique, sanitaire, scolaire, environnementale et hydraulique ne sont pas mises en place. Le Président a donc insisté pour que l’on repense l’aide au développement.
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