Déclaration
Résumé
Mme KERSTI KALJULAID, Présidente de l’Estonie, a indiqué qu’elle était en Ukraine, il y a 10 jours, pour y participer à la première journée mondiale du nettoyage, la plus grande action de la société civile jamais organisée par le biais des technologies digitales. Elle a été soutenue par la volonté de millions de personnes: 15 millions dans 140 pays, y compris de nombreux présidents et premiers ministres « qui ont décidé de faire quelque chose pour notre planète ». La Présidente a rappelé que cette initiative est la suite donnée à un appel et une action lancés en Estonie il y a 10 ans. « Il est facile de parler d’un environnement plus propre ou des changements climatiques, mais si on veut vraiment changer la donne, alors souvent il faut prendre les choses en main soi-même. »
C’est la raison pour laquelle l’Estonie sollicite un siège non-permanent au Conseil de sécurité pour 2020-2021. « Les petits pays n’ont pas le temps pour des petits objectifs » et notre but est, entre autres, d’introduire le numérique au Conseil de sécurité. Les Estoniens, en tant que citoyens d’un État pleinement numérisé comprennent mieux que quiconque les cyber-risques. « La vision que nous avons déployée s’appuie sur trois mots clefs qui sont l’empathie, égalité et efficience », a expliqué Mme Kaljulaid.
Pour ce qui est de l’empathie, elle a estimé qu’il faut parler de ce qui nous préoccupe, qu’il s’agisse de l’Afrique ou de l’Europe, d’un conflit, de personnes déplacées ou de l’occupation d’une partie de l’Ukraine. L’Estonie est solidaire avec tous ceux qui sont touchés par le terrorisme, l’extrémisme violent et les conflits. « Par l’intermédiaire de notre aide humanitaire et nos contributions au maintien de la paix, nous faisons ce que nous pouvons, même si on a toujours l’impression que cela ne suffit jamais. » Elle a encouragé l’adoption du Pacte mondial sur les migrations, insistant toutefois sur le fait que son importance et son succès dépendront de sa mise en œuvre concrète, tout comme l’Accord de Paris sur le climat.
Rappelant que toutes les nations sont sur un même pied d’égalité dans cette assemblée et face aux enjeux mondiaux, la Présidente a souligné que l’espace juridique international compte et que les solutions communes exigent le respect de « chacun d’entre nous ». Pour elle, les progrès sont possibles non pas dans la polarisation, la fragmentation et le tribalisme, mais au contraire par le débat et les solutions communes. C’est le rôle de l’ONU de défendre l’égalité entre les nations, a estimé Mme Kaljulaid martelant que « nous dépendons les uns des autres, que cela nous plaise ou pas ».
La Présidente a également remarqué que bien souvent ce ne sont ni les États, ni les organisations internationales qui font bouger les lignes, mais bien la société civile et les ONG qui, par une démarche volontaire reposant sur une vision et un sens profond de la responsabilité, réussissent « à déplacer des montagnes ». À ce titre, elle a cité la campagne « HeForShe » et son impact sur l’égalité entre les sexes et les violences sexuelles. Pour elle, l’égalité entre les genres est au cœur même des droits de la personne. L’Estonie a accepté de présider le Groupe permanent du Secrétaire général « Every woman, every child » pour les deux prochaines années et, pendant cette période, Mme Kaljulaid a l’intention de démontrer que les bonnes idées existent déjà dans le monde et attendent d’être appliquées plus largement.
« Rien ne saurait être plus efficace qu’un multilatéralisme efficace », a conclu la Présidente, arguant qu’en raison de son inclusivité, l’ONU a une forte légitimité.
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