Déclaration
Résumé
M. JOHN SILK, Ministre des affaires étrangères des Îles Marshall, a dit sa plus vive inquiétude face au risque nucléaire que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) fait peser sur le monde. Les Îles Marshall ayant accueilli les essais nucléaires américains conduits entre 1946 et 1958, les seuls, a précisé le Ministre, que l’ONU a officiellement autorisés depuis sa création, il a rappelé que le pays avait payé -et payait encore- le prix de cette ignorance. « Notre peuple et notre environnement ont souffert plus que tout autre; l’héritage de ces essais demeure un défi encore aujourd’hui et se transmet de génération en génération », a-t-il insisté.
C’est pourquoi les Îles Marshall condamnent avec la plus grande fermeté l’essai nord-coréen du 3 septembre dernier et y voient une violation manifeste du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. C’est aussi pour cela que le pays est scandalisé de devoir faire face au risque réel de nouveaux essais atomiques dans l’atmosphère au-dessus du Pacifique, a poursuivi M. Silk. En raison de cette actualité, le Ministre a plaidé pour une volonté politique plus affirmée d’élimination du risque nucléaire de la surface de la planète et assuré que son pays appuierait toutes les actions qui iraient dans le sens de la non-prolifération. Souhaitant que plus jamais une arme atomique ne soit lâchée, il a finalement enjoint les nations détentrices du feu nucléaire de trouver la force politique de désarmer.
Du risque nucléaire au risque climatique, il n’y a qu’un pas que le Chef de la diplomatie a franchi en citant l’ancien Ministre des Îles Marshall Tony de Brum, récemment décédé: « Nous souffrons des effets des changements climatiques et de l’héritage des essais nucléaires alors que nous ne sommes responsables d’aucun des deux. Dans un cas comme dans l’autre, les hommes ont le pouvoir de choisir de mettre fin à ce monde. Ils peuvent le faire lentement avec les changements climatiques, ou en appuyant sur un bouton pour le faire exploser, mais aucune de ces décisions n’est justifiable ». Rappelant que les changements climatiques sont une réalité, le Ministre s’est félicité de la signature de l’Accord de Paris, tout en pressant les pays signataires de faire œuvre de volontarisme politique pour le mettre en œuvre. Malgré ses ressources limitées, les Îles Marshall promettent de faire leur part.
Rejoignant le chœur des pays favorables à une réforme de l’ONU, le Ministre a estimé qu’une organisation plus efficace était plus que nécessaire. Selon lui, il ne s’agit pas seulement de l’utilisation des fonds publics, mais avant tout d’atteindre les buts fixés, notamment en matière de développement durable. « Nous ne pouvons y arriver avec une architecture qui, malgré de bonnes intentions, perd trop souvent de vue le besoin de connecter cette puissante assemblée avec les communautés locales », estimé M. Silk. Appelant à corriger les dysfonctionnements de l’organisation, il a pris l’exemple du coordonnateur des Nations Unies pour le développement en charge des Îles Marshall, expliquant qu’il était résident dans un autre pays situé à 3 000 kilomètres de là et qu’il s’occupait simultanément de huit autres États insulaires dans le Pacifique.
M. Silk a conclu sur le besoin de faire davantage pour le développement durable des océans. Citant les efforts coordonnés menés par la région du Pacifique au sujet de la pêche au thon et assurant que le potentiel de changement était présent, il a appelé les Nations Unies à aider les petits États insulaires en développement à atteindre les objectifs d’une meilleure gestion de leurs ressources océaniques.
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