Déclaration
Résumé
M. RI YONG HO, Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a commencé son discours par une réponse à la déclaration faite par le Président des États-Unis lors du premier jour du débat général de l’Assemblée générale, estimant que ce dernier avait prononcé à l’encontre de son pays des paroles « imprudentes et violentes ». Après avoir fait de la Maison Blanche un « lieu bruyant de marchandages » durant les huit premiers mois de sa présidence, M. Trump tente désormais de faire de l’ONU une « enceinte de gangsters », a affirmé le Ministre. Qualifiant le Président américain de « personne dérangée et mégalomane », M. Ri a accusé M. Trump d’être « la plus grande menace actuelle à la paix et la sécurité internationales ».
En employant dans son discours à propos du Président de son pays le terme de « rocket » (« missile »), M. Trump a tenté d’offenser la « dignité suprême » de son pays, a poursuivi le Ministre. « Ce faisant, il a commis une erreur, rendant encore plus inévitable la visite de nos missiles sur l’intégralité du territoire continental américain », a-t-il menacé. Aux yeux du Ministre, M. Trump s’est donc lancé dans une « mission suicide » qui pourrait coûter la vie à de nombreuses victimes américaines innocentes. « Nous allons faire en sorte qu’il paye le prix de ses paroles au-delà même de ce qu’il peut imaginer », a mis en garde M. Ri.
Le Ministre a par ailleurs dénoncé l’application de sanctions « sévères » contre la RPDC, qu’il a qualifiée de « victime tentant de défendre sa dignité nationale » contre les menaces nucléaires proférées par les États-Unis, premier pays, a-t-il rappelé, à avoir eu recours aux armes nucléaires. C’est l’attitude belliqueuse des États-Unis qui est à l’origine de la volonté de son pays de se doter de l’arme nucléaire, a expliqué M. Ri, pour qui « il faut répondre à la force par la force ».
Néanmoins, c’est uniquement à des fins dissuasives que la RPDC possède des armes nucléaires, a poursuivi M. Ri, avant d’ajouter que, contrairement à d’autres puissances nucléaires, son pays avait toujours rendu public son programme nucléaire.
Le Ministre a ajouté que son pays était sur le point de parachever son programme nucléaire. Une fois fait, a-t-il affirmé, les États-Unis et leurs alliés y « réfléchiront à deux fois » avant de tenter d’intimider militairement son pays. « Nous n’avons pas besoin que notre statut d’État nucléaire soit reconnu par qui que ce soit », a-t-il ajouté, déclarant que son pays était, de toute façon, une puissance nucléaire.
Par ailleurs, le Ministre a insisté sur la nécessité de réformer le Conseil de sécurité. À l’heure actuelle, a-t-il dit, le Conseil est un instrument destiné uniquement à « servir les intérêts de ses membres permanents ». Selon M. Ri, l’absence de progrès sur la voie de cette réforme du Conseil démontre à quel point ces membres permanents sont « obsédés par la préservation de leurs prérogatives anachroniques ». Par exemple, a-t-il dit, le droit de veto fait du Conseil une instance « antidémocratique ».
Partant de ce constat, le Ministre a estimé que les résolutions adoptées par le Conseil à l’encontre de la RPDC étaient « injustes » et « illégales » du point de vue du droit international et du principe de la souveraineté des États. « La conduite d’essais nucléaires relève en effet de la souveraineté nationale, étant donné que le Traité sur l’interdiction des essais nucléaires n’est pas entré en vigueur », a-t-il affirmé.
Aux yeux de M. Ri, les « résolutions deux poids, deux mesures » du Conseil sont le fruit d’une « conspiration » orchestrée par les États-Unis, qui, eux, ne se privent de faire usage de la menace nucléaire. Selon le Ministre, les accusations des États-Unis consistant à dépeindre la RPDC comme une « menace globale » n’ont pas plus de crédibilité que celles qu’ils avaient prononcées contre l’Iraq il y a quelques années pour justifier l’invasion du pays. « Nous sommes un État nucléaire responsable », a affirmé M. Ri, avant de répéter que son pays prenait simplement des mesures défensives pour se prémunir d’une attaque américaine. « Nous n’avons pas l’intention de menacer les pays qui ne s’associeront pas aux États-Unis », a-t-il ajouté.
« Jamais la RPDC ne renoncera », a encore affirmé le Ministre, et ce, malgré les sanctions imposées à son pays par des « forces hostiles ». « Un jour viendra où nous pourrons nous relever de toutes les sanctions économiques barbares imposées à notre République », a-t-il ajouté, tout en déclarant que ces sanctions avaient atteint un « point critique » et que la situation en RPDC était devenue « incontrôlable ». Le Ministre a enfin déclaré que son pays était en train de mettre sur pied une enquête nationale afin d’évaluer l’ampleur des dommages physiques et du préjudice moral subi par son pays.
Déclaration complète
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Sessions antérieures
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