Déclaration
    Jordanie
    Sa Majesté
    Abdullah II Ibn Al Hussein
    Roi
    Kaltura
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    Résumé

    ABDULLAH II IBN AL HUSSEIN, Roi de Jordanie, a commencé par rappeler que les élections au Parlement jordanien prenaient fin aujourd’hui et représentaient une nouvelle étape dans l’évolution positive de son pays, une évolution à laquelle la Jordanie s’est conformée strictement, malgré les turbulences régionales et la charge massive des réfugiés.  Il a crédité de ce résultat le peuple jordanien et notamment sa jeunesse, qui s’accroche avec entêtement à son patrimoine d’unité, de force et d’esprit d’ouverture.  Tout cela fait de ces élections un triomphe du progrès sur la régression, a affirmé le souverain.

    Abdallah a ensuite dénoncé les forces, au Moyen-Orient et au-delà, dont le seul objectif est de s’attaquer aux valeurs de notre humanité commune.  Quel monde transmettrons-nous à nos enfants?  Un monde dominé par la peur et la division? a-t-il demandé.  Tout n’est pas fait pour vaincre de manière décisive les forces du mal, a-t-il estimé.  « Comment pourrions-mous être efficaces dans ce combat alors que nous n’avons pas même clairement défini quel est notre ennemi? », s’est-il interrogé.

    Le Roi de Jordanie s’est dit frappé, après plusieurs années de guerre contre le terrorisme, par le manque de compréhension de la vraie nature de l’Islam en Occident.  Il s’est dit contraint de réaffirmer encore et toujours que des perceptions erronées de l’Islam et des Musulmans ne peuvent qu’alimenter le projet terroriste de lutte mondiale en polarisant et en fractionnant les sociétés, chacun stigmatisant l’autre.

    Les Musulmans représentent un quart de la population mondiale et sont présents dans tous les pays, a poursuivi le souverain, avant de saluer le riche héritage de responsabilité de civisme, de justice, de générosité, d’attachement à la vie familiale et de croyance en Dieu qu’ils apportent au monde.  Lorsqu’on exclut les Musulmans ou quand des hors-la-loi de l’Islam tentent de tromper les Musulmans, l’avenir de nos sociétés est menacé, a-t-il ajouté.

    Abdallah de Jordanie s’en est longuement pris à ceux qu’il a appelés les « khawarij », les hors-la-loi de l’Islam, affirmant qu’à chaque fois qu’ils assassinent, exploitent des enfants, rejettent l’égalité homme-femme, persécutent les minorités, rejettent la liberté de religion, ils insultent l’Islam.  Rappelant que les Musulmans reconnaissent l’origine divine de la Bible comme de la Torah et que le Coran cite abondamment Jésus et la Vierge Marie, il a accusé les « khawarij » de dissimuler volontairement ces vérités pour séparer Musulmans et non-Musulmans.  Toutes les religions et tous ceux qui croient au droit à la dignité, à la liberté et au bien-être de l’Homme doivent lutter contre les groupes terroristes extrémistes qui ne sont pas, a-t-il ajouté, à la lisière de l’Islam, mais hors de l’Islam.

    Pour lutter contre cet ennemi non traditionnel, il faut des moyens non traditionnels, a poursuivi le Roi Abdallah, qui a préconisé de nouveaux modes de pensée, de nouveaux partenariats et de nouvelles méthodes.  Pour les Musulmans, a-t-il ajouté, c’est un combat pour notre avenir qui doit impliquer non seulement les mosquées et autres centres religieux, mais aussi les médias, les écoles et les leaders communautaires.

    La communauté internationale, quant à elle, doit combattre cet ennemi qui porte la guerre partout.  Elle doit certes coopérer en matière de sécurité, mais aussi adopter une approche holistique, réformer sa manière de communiquer, partager l’information, utiliser la technologie.  Le rôle des innovations technologiques sera essentiel.  Le Roi s’est opposé à une approche uniquement militaire en Syrie, préconisant un processus politique dirigé par toutes les composantes de la société.  En Iraq, le soutien international au Gouvernement et à la population qui combat les « khawarij » est essentiel.

    Mais, a poursuivi le souverain, la communauté internationale doit aussi assumer ses responsabilités envers ceux dont la vie a été écrasée.  Il a dénoncé les injustices qui offrent un terreau fertile à la violence, de la prison d’Abu Ghraib aux rues de Kaboul en passant par les écoles d’Alep.  Il n’y a pas d’injustice plus répandue que celle faite aux Palestiniens, a encore déclaré le Roi Abdallah, qui a rappelé que la paix est un processus conscient: Israël doit choisir la paix ou se perdra dans une mer de haine et dans une région de troubles, a-t-il averti.

    Rappelant qu’il est le gardien des lieux saints musulmans de Jérusalem, Abdallah a rejeté les attaques menées contre les lieux saints chrétiens et musulmans de la Ville sainte et affirmé qu’il continuerait de lutter contre toute violation de ces derniers.  En conclusion, il a estimé que le terrain principal de la guerre que mène notre génération est sans doute l’esprit humain où l’idéologie de la haine et de l’autodestruction doit être combattue par une autre, par celle de la tolérance, de l’espoir et de la paix.

    Source :
    http://www.un.org/press/fr/2016/ag11822.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Sa Majesté Abdullah II Ibn Al Hussein (Roi), Jordanie
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