Déclaration
Résumé
M. GUILLAUME LONG, Ministre des affaires étrangères et de la mobilité humaine de l’Équateur, a rappelé que son peuple avait rejeté massivement « l’idéologie néolibérale » dominante au profit d’une redistribution des richesses et d’un accès gratuit aux services de base, « pour fonder une démocratie vivante et souveraine ». Le concept de pouvoir ne concerne pas seulement le financier et le militaire, il concerne aussi « l’hégémonie» sur certaines idées, a-t-il dénoncé. Depuis la périphérie, depuis l’hémisphère Sud, nous devons essayer de nous frayer un chemin différent, a-t-il affirmé. Ainsi, le développement est avant tout un problème politique. Les inégalités en Amérique latine sont les plus prononcées au monde, a affirmé M. Long, pour qui la réalisation du développement passe par l’abandon de la dépendance excessive aux matières premières et le lancement d’une véritable transformation de l’appareil productif. Pour diversifier nos économies, il faut cesser de faire « ce qu’ils nous disent de faire », a-t-il préconisé, déplorant qu’un tiers de l’économie soit dissimulé dans des paradis fiscaux. « Imaginez un peu le dynamisme que l’on pourrait insuffler à notre économie si nous pouvions réinjecter de tels capitaux », a-t-il dit. Le Chef de la diplomatie équatorienne a appelé à la création d’un organe intergouvernemental onusien pour « la justice fiscale ». Il a annoncé que l’Équateur organiserait en février 2017 un référendum pour demander à son peuple s’il est d’accord pour que des fonctionnaires possèdent des comptes bancaires offshore.
« Autre concept souvent soumis à des manipulations politiques: les droits de « l’homme », a estimé le Ministre, qui a rappelé que la Constitution de son pays serait la première à reconnaître les « droits de la nature ». Il a par ailleurs estimé qu’il est impossible de parler de garanties de droits de l’homme sans réduire la pauvreté dans le monde. Déplorant la marée noire qui a pollué un affluent de l’Amazonie en 2013 à la suite de la rupture d’un oléoduc, M. Long a réitéré son appel à un « instrument juridiquement contraignent sur les multinationales et les droits de l’homme ». « Dans le monde d’aujourd’hui, il existe des tribunaux lorsque, supposément, on nuit aux intérêts des entreprises, mais étrangement lorsque ces entreprises nuisent aux humains et à l’environnement, il n’y a rien, a-t-il ironisé.
L’heure est venue de parler de démocratisation des Nations Unies, a poursuivi le Ministre, qui fustigé le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité et a voulu que l’on finalise les négociations qui visent à réformer le système des Nations Unies. Il faut également engager une réflexion pour pallier ce système où un petit groupe de pays prend des décisions qui affectent l’ensemble des États Membres. « Nous devons dépasser cet ordre mondial, dans lequel il existe des États de deuxième classe et de troisième classe », et continuer de convaincre les élites de reconnaître le suffrage universel, « aussi bien lorsque cela leur convient que lorsque cela ne leur convient pas ».
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Sessions antérieures
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