Déclaration
Résumé
M. CARLOS RAÚL MORALES, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a souligné qu’il n’y a pas eu un seul incident regrettable, ni blessé, ni acte de vandalisme, pendant les 22 semaines de manifestations populaires contre la corruption, qui ont conduit à la démission du Président et de la Vice-Présidente ainsi que de leur déferrement devant la justice. Les Nations Unies ont joué un rôle dans ce processus, a dit le Ministre, indiquant que les nouvelles autorités sont chargées de conduire le pays aux élections du 25 octobre. La démocratie a montré sa force, a-t-il dit, soulignant que pendant ces manifestations, aucun ordre constitutionnel n’a été renversé ni changé.
Cette force est celle des Guatémaltèques qui exigent des changements sociétaux et des réformes politiques et sociales. Il est donc important que l’État y réponde adéquatement pour renforcer encore plus la démocratie. Le Gouvernement doit surtout répondre aux revendications sociales des jeunes car la migration doit être une option et pas la solution. Le représentant a chiffré à plus de deux millions, le nombre de Guatémaltèques qui vivent en dehors du pays, et notamment aux États-Unis. Même s’il s’agit d’un mouvement séculaire, la migration impose des responsabilités aux États qu’il soit d’origine, de transit ou de destination.
C’est pour cette raison que le Guatemala, le Honduras et El Salvador ont rejoint le triangle de l’Amérique centrale et du Nord, pour travailler, avec les États-Unis et la Banque mondiale, à un plan de l’Alliance pour la prospérité, qui analyse les raisons de la migration pour offrir de meilleures opportunités économiques aux jeunes. En 2016, ce Plan sera doté de 2,8 milliards de dollars, a-t-il chiffré. Le Guatemala apprécie en outre les efforts et les réformes envisagés par le Président Obama en faveur des migrants et continue de demander que ses ressortissants bénéficient du statut de protection temporaire accordé aux migrants aux États-Unis.
Le Ministre a également déclaré que son pays est dans un processus de normalisation avec ses voisins. Avec le Belize, la décision est de se tourner vers la Cour internationale de Justice (CIJ) pour régler les différends territoriaux. La coopération avec le Mexique est au plus haut niveau et avec le Honduras, la création d’une première union douanière est sur la bonne voie, a affirmé le Ministre, avant de se réjouir du renouveau des relations entre Cuba et les États-Unis et d’appeler à la levée de l’embargo contre Cuba. Il s’est en revanche dit très préoccupé par la situation au Moyen-Orient, notamment en Palestine et en Syrie. Il a exprimé la disposition de son pays à contribuer à l’amélioration des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Le Ministre a conclu sur l’importance d’un instrument juridiquement contraignant contre les changements climatiques.