Déclaration
Résumé
Le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, a rappelé que, chaque année, à pareille époque, l’espoir emplit la salle de l’Assemblée générale mais que, cette année, « l’espoir est peu visible à l’horizon ».
« Des actes indescriptibles ont été commis, des innocents sont morts », a-t-il déploré. « Le spectre de la guerre froide est revenu nous hanter. Le printemps arabe a en grande partie été emporté par un vent de violence. »
« Jamais, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, n’y avait-il eu tant de réfugiés, de déplacés et de demandeurs d’asile. Jamais auparavant l’ONU n’avait-elle été mise à contribution pour aider tant de gens ».
Du point de vue des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, cette année fut terrible, a poursuivi M. Ban.
Des barils d’explosifs aux décapitations, des civils délibérément affamés aux attaques dirigées contre des hôpitaux, des sites protégés des Nations Unies et des convois humanitaires, les droits de l’homme et l’état de droit sont assaillis de toute part.
Après la dernière tragédie de Gaza, le clivage entre Palestiniens semble plus profond que jamais. « Si nous ne sauvons pas la solution des deux États, ce sont des hostilités permanentes qui nous attendent », a averti le Secrétaire général.
La situation en Ukraine et les environs demeure instable.
Au Soudan du Sud, la lutte pour le pouvoir politique a fait des milliers de morts et exposé des millions de personnes au risque de la famine.
La République centrafricaine est fracturée et traumatisée.
Le Mali et le Sahel continuent d’être aux prises avec l’insurrection, le terrorisme, le trafic de drogues et la criminalité organisée.
En Somalie, une coalition d’États africains affronte le groupe terroriste des Chabab.
Au Nigéria, Boko Haram poursuit de plus belle sa campagne sanguinaire, dont les conséquences sont terribles pour les femmes et les filles.
Le Secrétaire général a continué son tour d’horizon de la situation dans le monde en soulignant qu’en Iraq et en Syrie, « la barbarie atteint chaque jour de nouveaux sommets », et les pays de la région en subissent les conséquences par contagion.
Selon lui, la menace que des groupes extrémistes font peser sur la paix et la sécurité internationales est évidente et exige une réaction multiforme de la communauté internationale. « Nous devons agir avec détermination pour faire cesser les atrocités criminelles et parler ouvertement des origines de la menace », a ainsi affirmé M. Ban.
Le signal « attachez vos ceintures » est allumé dans le monde, a-t-il averti. En effet, des turbulences mettent chaque jour à l’épreuve le système multinational, les institutions nationales et les populations.
Soulignant que les droits de l’homme sont l’un des principaux moyens de riposte, le Secrétaire général a exhorté les États Membres à s’acquitter de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs populations.
Pour être mieux à même de relever les défis qui se présentent, il a annoncé qu’après avoir demandé une évaluation des opérations de maintien de la paix, il nommerait dans les semaines qui viennent les membres d’un Groupe d’étude de haut niveau.
La cohésion du Conseil de sécurité est cruciale, a insisté M. Ban. Quand le Conseil n’est pas uni dans l’action, comme dans le cas de la Syrie, « de grandes souffrances en résultent et sa crédibilité est entamée, de même que celle de l’Organisation ».
Les raisons d’espérer existent, a-t-il ensuite assuré, en évoquant l’adoption de la « Voie à suivre de Samoa » et la Conférence mondiale sur les populations autochtones.
De même, le Sommet sur le climat qui a eu lieu hier est un « évènement historique ». « Nous devrons exploiter cette dynamique pour parvenir à un accord sérieux et universel à Lima en décembre et à Paris l’année prochaine », a dit le Secrétaire général.
La mobilisation des fonds est cruciale pour la crédibilité de l’action climatique, ainsi que du programme de développement pour l’après-2015. Pour M. Ban, « le moment est venu de réaligner les richesses et les besoins à l’échelle mondiale ».
Par ailleurs, pour répondre à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, le Secrétaire général a rappelé avoir créé une opération sanitaire sans précédent, la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola.
À présent, a-t-il expliqué, « nous avons besoin de 20 fois plus de moyens pour les soins, la recherche et le transport, et de 20 fois plus de matériel ».
« Nous devons aussi combattre les virus de la peur et des idées fausses », a plaidé M. Ban. Il a affirmé que les interdictions de voyager ou de transporter des marchandises n’empêcheront pas Ebola de se propager, mais qu’elles empêcheront le personnel et les fournitures d’arriver. « Nous devons isoler les malades, pas les pays qui s’efforcent de faire face à l’épidémie », a-t-il ainsi résumé.
En conclusion, le Secrétaire général a déclaré qu’il y avait aujourd’hui plus de catastrophes causées par l’homme que de cataclysmes naturels. « Certes, nous ne pouvons pas contrôler la nature, mais qui d’autres que nous est responsable de faire régner la paix et la justice dans le monde? ».
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