Déclaration
Résumé
M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis d’Amérique, a souligné la difficulté de rechercher la paix dans un monde imparfait. Il a rendu ainsi hommage à l’ancien Président américain Franklin Delanoe Roosevelt qui savait qu’une victoire au milieu d’une guerre ne suffisait pas. « Nous devons non seulement instaurer la paix, mais une paix durable », a-t-il déclaré. « Une paix durable pour les nations et pour les personnes dépend d’un sentiment de justice et de possibilité de la dignité et de la liberté, de luttes et de sacrifices, de compromis et d’un sentiment d’humanité commune », a-t-il expliqué. On ne peut pas éviter la guerre s’il y a des convulsions dans d’autres parties du monde, a-t-il ajouté. La paix est difficile à réaliser, mais nos peuples l’exigent, a-t-il affirmé.
Selon M. Obama, il y a encore des convulsions dans le monde qui nous mettent tous en péril. Il a rappelé avoir pris ses fonctions alors que son pays était engagé dans deux guerres. Nous avons établi aujourd’hui un nouveau cap, a-t-il dit, faisant état du retrait américain de l’Iraq. De même, les États-Unis avec les forces de la coalition ont commencé une phase de transition en Afghanistan jusqu’en 2014. La marée de la guerre se retire, a-t-il dit, indiquant qu’au moment de sa prise de fonctions, environ 180 000 soldats américains étaient actifs en Afghanistan et en Iraq. À la fin de cette année, cet effectif sera réduit de moitié, puis continuera de diminuer, a-t-il assuré.
Évoquant le renouveau de New York, avec la construction de la nouvelle tour de Ground Zero, le Président américain a également souligné qu’Oussama Ben Laden ne mettra plus jamais en danger la paix dans le monde. « Nous sommes maintenant au carrefour de l’Histoire avec la possibilité d’agir pour la paix », a-t-il déclaré. « Nous devons retrouver la sagesse de ceux qui ont créé l’ONU », a-t-il ajouté.
Le Président américain a par ailleurs observé que les 12 derniers mois avaient constitué une année de transformation extraordinaire. Il a ainsi rappelé les situations qui ont prévalu au Soudan du Sud, en Côte d’Ivoire, en Tunisie, en Égypte ou en Libye, rendant à chaque fois hommage aux peuples.
En Libye, la volonté de la coalition a été inébranlable et la volonté du peuple libyen a été respectée, a-t-il dit. Aujourd’hui, la Libye est libre, a poursuivi M. Obama, en mettant l’accent sur le rôle rempli par la communauté internationale. « Nous avons pour responsabilité de soutenir la nouvelle Libye et le Gouvernement libyen », a-t-il déclaré.
Kadhafi, Gbagbo, Ben Ali ne sont plus au pouvoir, a affirmé le Président américain. Ben Laden est mort, emportant avec lui l’idée que le changement peut venir avec la violence, s’est-il félicité. Les tyrans tremblent, les jeunes rejettent la dictature, les séparations entre races, religions et civilisations, a-t-il observé, relevant également le pouvoir de la technologie.
Le Président des États-Unis a également évoqué les situations en Iran et en Syrie, ce dernier pays où, a-t-il précisé, des femmes et des enfants sont torturés. Le peuple syrien fait preuve de dignité et de courage dans la recherche de la justice, a-t-il dit, ajoutant que des personnes mouraient pour défendre les valeurs de l’ONU. Nous devons nous exprimer à l’unisson, a-t-il déclaré. Il n’y a pas d’excuse pour justifier l’inaction. Le moment est venu pour le Conseil de sécurité de sanctionner le régime syrien, a ajouté M. Obama.
Après avoir en outre évoqué les situations au Yémen et au Bahreïn, le Président américain a estimé que toutes les nations devaient choisir leurs propres caps correspondant aux aspirations de leurs peuples. Mais, a-t-il dit, nous défendrons les droits universels adoptés par l’Assemblée générale, notamment ceux à des élections libres et honnêtes, à une justice équitable, les droits des femmes. Les États-Unis continueront de soutenir les nations qui recherchent une transition vers la démocratie, a-t-il assuré.
M. Obama a ensuite abordé une question qu’il a qualifiée de « mise à l’épreuve de la politique américaine ». Il a ainsi rappelé qu’il y a un an, il s’était adressé devant la même Assemblée générale, plaidant en faveur d’une Palestine indépendante. Il s’est dit convaincu que le peuple palestinien méritait son propre État. Mais une paix authentique ne peut être instaurée qu’entre les Palestiniens et les Israéliens eux-mêmes, a-t-il estimé.
Un an plus tard, les parties n’ont pas surmonté leurs divergences, a-t-il constaté, notant que les États-Unis s’appuyaient sur une ligne très claire. Les Israéliens, a-t-il expliqué, doivent savoir que tout accord doit être assorti d’une garantie de sécurité, tandis que les Palestiniens doivent connaître les limites territoriales de leur propre État.
La question est de savoir comment atteindre cet objectif, a-t-il dit. Il n’y a, selon lui, pas de raccourci possible. La paix est un travail difficile, et ne sera pas obtenue au moyen de déclarations et de résolutions à l’ONU. En fin de compte, ce sont les Israéliens et les Palestiniens qui doivent vivre côte à côte et doivent régler leurs différends, a déclaré M. Obama, rappelant l’exemple de l’Irlande du Nord et du Soudan. Il a mis l’accent sur l’importance de rechercher un avenir où les Palestiniens vivront dans un État souverain, sans limites de possibilités.
Les États-Unis sont attachés à la sécurité d’Israël. Cela est inébranlable. Toute paix durable doit prendre en compte les exigences de sécurité d’Israël, a-t-il déclaré. Chaque partie a des aspirations légitimes, voilà pourquoi la paix est si difficile à instaurer, a-t-il ajouté, estimant que l’on ne sortira de l’impasse que lorsque chaque partie se mettra à la place de l’autre. C’est ce que nous devons promouvoir, a-t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité pour les parties de revenir à la table des négociations.
« Nous devons lutter contre les ennemis communs de l’humanité », a également affirmé M. Obama, citant les armes nucléaires, la pauvreté, l’ignorance, les maladies. « Ensemble, nous devons affronter ces menaces », a-t-il ajouté. Dans le domaine nucléaire, les États-Unis, qui continueront de travailler pour l’interdiction totale des essais nucléaires, se sont engagés à s’acquitter de leurs propres obligations et à renforcer les traités. Le Gouvernement iranien, a-t-il dit, ne s’est pas acquitté de ses obligations, tandis que la Corée du Nord n’a pas pris de mesures concrètes pour abandonner ses armes et continue ses activités belligérantes contre la Corée du Sud. S’ils continuent, il faut isoler ces gouvernements et accroître la pression sur eux.
« Concernant la crise économique, nos sorts sont interdépendants », a-t-il poursuivi. « Nous essayons de relever les défis liés aux conséquences de la crise », a-t-il dit, précisant que les marchés restaient fragiles. Trop de personnes sont au chômage, trop ne font que survivre. Le Président américain a appelé, une nouvelle fois, à prendre d’urgence des mesures coordonnées. Les États-Unis, a-t-il affirmé, sont solidaires de leurs alliés européens alors que ceux-ci cherchent à renforcer leurs institutions et à surmonter leurs défis budgétaires.
M. Obama a en outre souligné l’importance de renforcer les systèmes de santé publique et de continuer la lutte contre le VIH/sida et le paludisme. Il a exhorté tous les pays à atteindre l’objectif de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) visant à faire en sorte que chaque pays puisse disposer des capacités de base pour garantir la santé publique. Le Chef de l’État américain a, de même, appelé à ne pas différer les mesures pour faire face aux changements climatiques. « Nous devons œuvrer ensemble pour transformer les sources d’énergie, a-t-il notamment estimé. Voilà quel doit être notre engagement en faveur des générations futures », a-t-il dit. Enfin, aucun pays ne peut se permette la corruption qui afflige le monde comme un cancer, a déclaré M. Obama, rappelant que son pays avait lancé un partenariat sur la gouvernance ouverte.
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