Déclaration
Résumé
M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Premier Ministre de la Turquie, a indiqué que le monde traversait des temps d’une mise à l’épreuve sans précédent, déplorant que l’ONU ne fasse pas preuve du leadership nécessaire. Il a ainsi indiqué avoir été personnellement témoin des conséquences catastrophiques de l’inaction de l’ONU en Somalie qui est frappée par une terrible tragédie. La population somalienne est en train de mourir devant les yeux du monde et la communauté internationale regarde comme s’il s’agissait d’un film. C’est une honte, a-t-il martelé. Il a ensuite invité à se pencher plus avant sur l’histoire honteuse, marquée par les blessures profondes de la colonisation, qui a conduit à une telle tragédie. « La justice dans le monde n’est pas possible si l’on ne fait rien en Somalie », a-t-il dit, avant d’indiquer que la Turquie avait collecté 300 millions de dollars d’aide ces derniers mois et lancé toute une série de projets d’infrastructures en Somalie. « Pourquoi la communauté internationale ne porte-t-elle pas la même attention que sur d’autres conflits », s’est-il interrogé.
M. Erdoğan a ensuite affirmé que la situation au Moyen-Orient constituait l’entrave la plus importante à l’instauration de la justice internationale. Il a rappelé qu’Israël n’avait pas respecté 89 résolutions du Conseil qui sont pourtant juridiquement contraignantes. Il a déploré que l’ONU n’ait pris aucune mesure pour mettre fin à la tragédie en Palestine, en dépit de l’indignation qu’elle suscite. « Cette plaie sanglante doit être guérie », a-t-il soutenu. Le Premier Ministre a mentionné les exactions perpétrées par Israël, comme les bombardements au phosphore, déplorant que ce pays ne soit pas sanctionné. « C’est la Palestine qui est occupée par Israël, non pas l’inverse », a-t-il déclaré, ajoutant que même pour envoyer une livraison de tomates aux Palestiniens, il fallait la permission des Israéliens. Il a ensuite appuyé sans réserves la demande d’admission de la Palestine à l’ONU et appelé à la levée du blocus illégal qui frappe Gaza. Faisant référence à l’incident de la flottille humanitaire en direction de Gaza, il a ensuite déclaré que la Turquie ne pouvait rester passive devant les conséquences tragiques de l’attaque qui s’était produite dans les eaux internationales. Il a exhorté Israël à présenter ses excuses et à indemniser les familles des « martyrs ». La Turquie n’a aucune animosité vis-à-vis du peuple israélien, a-t-il affirmé, imputant les tensions actuelles aux décisions préjudiciables du Gouvernement israélien. Aucun gouvernement ne peut plus persécuter son propre peuple, a-t-il dit. Cette époque est révolue, a-t-il affirmé, en citant les révolutions en Tunisie, en Égypte et en Libye. Il a ensuite exhorté -avec la franchise d’un pays ami- le Gouvernement syrien à respecter les aspirations de son peuple.
S’agissant de la situation à Chypre, M. Erdoğan a indiqué que les paramètres d’une solution diplomatique existaient, avant d’ajouter que la partie chypriote grecque n’était pas prête et que la partie chypriote turque n’était toujours pas sortie de son isolement. Il a affirmé que la Turquie ne laisserait pas les espérances des Chypriotes turcs pâtir de l’intransigeance de l’Administration chypriote grecque, qui doit se garder de toute initiative, notamment dans les eaux territoriales, susceptible d’alimenter les tensions. Si cela n’était pas respecté, a prévenu M. Erdoğan, « la Turquie ferait ce qui est nécessaire ». Avant de conclure, il a annoncé que son pays était candidat pour siéger au sein du Conseil de sécurité au cours de la période 2015-2016.
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