Déclaration
Résumé
M. ABDIWELI MOHAMED ALI, Premier Ministre de la Somalie, a déclaré que la crise humanitaire en Somalie avait de nombreuses causes. Des décennies de conflit, la disparition de l’État central, des dirigeants faibles et kleptocrates, des batailles claniques pour des ressources limitées, exacerbées par des cycles de sécheresse, ont créé des pénuries alimentaires chroniques, une économie sous-développée, et conduit la population au désespoir. Au cours des dernières années, l’organisation terroriste Al-Qaida a cherché à exploiter ces divisions pour attaquer le reste du monde. « C’est le groupe Al-Chabaab, affilié à Al-Qaida, qui est responsable de la famine », a accusé M. Ali. Ce groupe pille les réserves de grains, recrute par la force, extorque les fermiers et empêche l’accès des institutions humanitaires dans les régions les plus affectées. La menace terroriste n’est pas limitée à nos frontières, a expliqué le Premier Ministre somalien. Des combattants étrangers tentent d’exporter leur extrémisme dans la corne de l’Afrique et dans des pays voisins comme l’Ouganda. L’insécurité qu’ils ont créée dans le sud de la Somalie a poussé un grand nombre de réfugiés au Kenya et en Éthiopie. Ils veulent poursuivre leur bataille contre le Gouvernement de la Somalie et détruire les États-Unis et les Nations Unies. Le groupe Al-Chabaab concentre en outre ses efforts de radicalisation sur les diasporas somaliennes en Australie, en Europe, au Canada et aux États-Unis, a insisté M. Ali.
Le Premier Ministre a assuré que son pays faisait ce qu’il pouvait, avec ses ressources limitées, pour remplir ses obligations dans la lutte contre Al-Qaida. Avec l’aide des forces de l’Union africaine, l’Armée nationale somalienne a ainsi réussi à chasser l’essentiel des forces extrémistes de la Mogadiscio. « Nous sommes maintenant en mesure de fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées dans la capitale », a-t-il ajouté. Les dirigeants somaliens redoublent d’efforts pour réaliser la réconciliation nationale et établir une gouvernance démocratique. Il y a trois semaines, le Gouvernement somalien a accueilli la première Conférence nationale consultative à Mogadiscio, au cours de laquelle les institutions transitoires et les représentants des administrations régionales ont adopté une feuille de route en vue du rétablissement d’un gouvernement permanent, légitime et représentatif en Somalie. Le Premier Ministre a souligné l’importance de cette feuille de route pour le processus de paix somalien et remercié la communauté internationale, et l’Union africaine en particulier, pour leur appui. M. Ali a jugé essentiel de renforcer d’urgence l’armée somalienne et les forces de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) pour assurer la sécurité de Mogadiscio. Le déploiement immédiat des 3 000 soldats supplémentaires autorisés par le Conseil de sécurité constitue une première étape cruciale. M. Ali a demandé au Conseil d’étudier la demande de l’Union africaine d’élargir la Mission à 20 000 hommes et de leur fournir les ressources et l’appui nécessaires, y compris une composante aérienne et navale.
Sur le plan économique, le Premier Ministre somalien a indiqué que le Gouvernement fédéral de transition faisait des progrès pour créer un système fiscal et monétaire professionnel et transparent. La Banque centrale de Somalie fonctionne et les revenus du port de Mogadiscio et de l’aéroport international Aden (ADE) ont respectivement doublé et quadruplé. Il a indiqué que 15% des revenus du port servent à la réhabilitation de la ville. « Pour la première fois depuis 20 ans, les ruines de Mogadiscio sont déblayées; les routes sont réparées et les rues éclairées; les marchés, les hôpitaux et les écoles rouvrent », s’est-t-il félicité. Le Premier Ministre a exhorté la communauté internationale à continuer d’aider généreusement les institutions économiques émergentes, non sans faire remarquer: « La Somalie est le géant endormi de l’Afrique ». La situation humanitaire reste grave, a poursuivi le Premier Ministre. La Somalie coordonne ses efforts avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Si rien n’est entrepris d’urgence pour modifier la situation, ce sont près de 750 000 personnes qui risquent de périr au cours de prochains mois, a-t-il averti. Il est donc essentiel d’accélérer nos efforts pour atteindre ceux qui sont dans les zones contrôlées par le groupe Al-Chabaab, tout en protégeant les travailleurs humanitaires contre les attaques et les enlèvements perpétrés par les insurgés. Enfin, M. Ali a rappelé que la corne de l’Afrique souffrait actuellement d’une sécheresse terrible.
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