Déclaration
Résumé
M. ABDOULAYE WADE, Président du Sénégal, a estimé que le thème de la « médiation » abordé au cours des assises « renvoie à la vocation première de l’Organisation: être un centre où s’harmonisent les efforts des nations pour maintenir la paix et la sécurité internationales par des moyens pacifiques concertés ». Si, a-t-il précisé, depuis la fin de la guerre froide, le spectre d’un conflit majeur s’est éloigné, des millions d’hommes et de femmes, à travers le monde, continuent encore de souffrir des conséquences désastreuses de conflits anciens ou nouveaux. Il a relevé, en se félicitant, les actions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans la résolution des conflits au sein de sa région de compétence. Il a ainsi cité le règlement de la crise interne en Guinée-Bissau, le dénouement de la crise ivoirienne et la normalisation de la situation au Niger et en Guinée-Conakry grâce à des médiations supervisées par la CEDEAO. Il a néanmoins regretté que des conflits subsistent en ce moment dans certaines régions du monde comme en Somalie, au Darfour, le différend frontalier entre l’Érythrée et l’Éthiopie et le conflit du Moyen-Orient entre Palestiniens et Israéliens.
Au sujet de la question de Palestine, le Président du Sénégal a indiqué qu’en sa double qualité de Président de l’Organisation de la Coopération islamique et du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, il « réaffirme son soutien à la Palestine en vue de la reconnaissance internationale d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, mais coexistant pacifiquement avec l’État d’Israël, chacun à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues ». Soulignant qu’il assurait une médiation humanitaire pour la libération du soldat israélien Gilad Shalit détenu par le Hamas, le Président a souhaité le gel des colonies de peuplement en terre palestinienne et l’arrêt de la violence sous toutes ses formes pour le règlement définitif du conflit. À ce sujet, il a proposé que chacun des protagonistes choisisse un trio de pays amis qui négocieront, en leur nom, dans le cadre d’un « comité de bons offices ».
Abordant la réforme du Conseil de sécurité, le Président Wade a déclaré que le statu quo sur la réforme du Conseil relève d’un paradoxe, car une organisation qui s’active à accompagner des mutations dans les États, reste elle-même fermée à l’ouverture et au changement. Il a en outre trouvé paradoxal que l’Afrique, qui occupe en moyenne 70% de l’ordre du jour du Conseil de sécurité, ne puisse pas à ce jour avoir un siège de membre permanent avec droit de veto. Il a ajouté que ce siège octroyé à l’Afrique apparaîtra comme la « réparation d’une injustice historique qui n’a que trop duré ». Le Président Wade a enfin évoqué la question des changements climatiques et de la faim dans le monde. À ce propos, il a indiqué que la deuxième édition du Forum du Dakar agricole tenue en avril dernier a proposé la création d’une organisation mondiale de la gouvernance de l’agriculture avec pour missions de réguler les prix des produits agricoles et d’assurer un revenu minimum aux petits agriculteurs.
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