Déclaration
    Maurice
    Son Excellence
    Navinchandra Ramgoolam
    Premier Ministre

    Résumé

    M. NAVINCHANDRA RAMGOOLAM, Premier Ministre de Maurice, a estimé que les tensions dans le monde, entre les États et au sein même des États, naissaient d’un accès inégal aux ressources, d’un manque de sécurité alimentaire et de l’incapacité à s’attaquer aux changements climatiques.  L’insécurité économique menace la paix internationale, a-t-il insisté, notant que le monde en développement se trouvait confronté aux conséquences d’une crise économique et financière résultant d’échecs qui ne sont pas les siens.  Les petits États insulaires en développement sont particulièrement vulnérables, a-t-il déclaré, regrettant qu’une reconnaissance formelle de cette vulnérabilité ne leur ait pas été accordée.  M. Ramgoolam a estimé que les Nations Unies étaient l’unique organisation internationale dotée de la légitimité et l’universalité nécessaires pour avoir une vue d’ensemble sur le développement économique mondial, et a souhaité qu’elles assurent la coordination politique, fixent des principes pour des négociations par secteur et assument leur responsabilité pour la sécurité économique de tous les pays.  Dans ce contexte, le Conseil économique et social doit jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu par la Charte des Nations Unies en tant que l’un des principaux organes de l’Organisation.  Maurice subit déjà les conséquences des changements climatiques, a poursuivi son Premier Ministre.  La température de l’air est plus élevée, le niveau de la mer augmente de 1,2 millimètre par an dans l’océan Indien et les chutes de pluie ont baissé de 8% par rapport aux années 1950, a-t-il indiqué, prévenant que les conséquences de ces changements seront dévastatrices pour tous les pays, sans une coopération internationale renforcée et des actions concertées.  La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) reste le forum international et intergouvernemental premier pour négocier sur cette question des changements climatiques, a-t-il réitéré.  De son côté, Maurice continue de poursuivre une stratégie de développement durable, en augmentant sa part d’utilisation d’énergie renouvelable de 18 à 35% d’ici à 2025.

    M. Ramgoolam a également identifié quatre menaces majeures en matière de sécurité humaine: la course aux armements, le terrorisme, le trafic de drogues et le VIH/sida.  La sécurité nécessite un cadre de travail légal pour un règlement pacifique des différends, a-t-il souligné, en demandant que le débat des Nations Unies sur la question de l’état de droit puisse être élargi aux relations entre États.  Évoquant l’affaire de l’archipel Chagos l’opposant à l’ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni, le Premier Ministre a précisé que ce territoire avait été retiré à Maurice lors de son accession à l’indépendance, au mépris des résolutions 1514 et 2066.  Quand la Cour internationale de Justice (CIJ) avait été saisie de l’affaire, le Royaume-Uni avait déclaré que la Cour n’était pas compétente pour connaître d’un différend le liant à un membre actuel ou passé du Commonwealth, a-t-il dénoncé.  Ceci illustre bien les difficultés qu’un État peut rencontrer lorsqu’il essaie de régler une question en vertu du droit international, a-t-il dit, demandant aux Nations Unies de montrer l’exemple.  Une meilleure sécurité juridique exige une meilleure gouvernance mondiale, a-t-il souligné.  Dans cette perspective, une réforme du Conseil de sécurité doit être entreprise.  L’absence de sécurité, que ce soit sur le plan économique, écologique, juridique ou même dans certains cas, existentiel, appelle à une révision des obligations statutaires des Nations Unies, a conclu le Premier Ministre.
     

    Source :
    https://www.un.org/press/fr/2011/AG11153.doc.htm

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    Déclaration en anglais

    Photo

    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Navinchandra Ramgoolam (Premier Ministre), Maurice Photo disponible ultérieurement
    Photo ONU

    Sessions antérieures

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