Déclaration
Résumé
M. EVO MORALES AYMA, Président de la Bolivie, a déclaré que le débat général de l’Assemblée générale était pour lui l’occasion d’exprimer ses désaccords avec certains chefs d’État et de gouvernement. « Je me suis rendu compte aujourd’hui à quel point mes vues divergent avec celles de certains de mes homologues qui se sont exprimés ce matin », a-t-il poursuivi. La différence se situe entre d’un côté, la « culture de la vie » et de l’autre, la « culture de la mort », celle qui conduit une infime fraction de la population mondiale à mettre la main sur l’immense majorité des richesses existantes. À cette fin, des dirigeants invoquent ainsi le communisme ou un supposé trafic illicite de drogues pour s’en prendre à nous. « J’ai le sentiment que les Nations Unies sont désormais subordonnées au Conseil de sécurité. Mais alors, à quoi servent-elles? Si ce n’est à décider d’interventions militaires qui ne répondent qu’aux besoins de régimes capitalistes », a-t-il martelé. Chaque année, l’Assemblée générale met aux voix une résolution enjoignant de lever l’embargo imposé à Cuba par les États-Unis, qui continuent de s’y opposer, au mépris du droit international. « Nous sommes ici ce soir pour veiller à ce que les Nations Unies soient respectées par les peuples du monde », a assuré le Président bolivien.
Le Président Morales a ensuite déclaré que son pays non seulement soutient la reconnaissance de la Palestine, mais il lui a aussi souhaité la bienvenue dans le concert des nations. « L’Empire essaie de provoquer des dissensions entre les pays qui s’opposent à l’impérialisme », a-t-il repris. Où était le Conseil de sécurité au Honduras, en Palestine? Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de réfléchir aux moyens de réformer les Nations Unies pour en faire l’Organisation qu’elles méritent vraiment d’être, a lancé le Président. Il a rappelé qu’avant sa présidence, l’exploitation des hydrocarbures était entièrement gérée par des multinationales. « Le 1er mai 2006, nous sommes devenus les seuls propriétaires de nos propres richesses naturelles », s’est félicité M. Morales, qui a expliqué que 80% des investissements réalisés par l’État bolivien étaient financés grâce aux profits réalisés à partir des hydrocarbures. C’est pourquoi, il a enjoint tous les pays en développement à se réapproprier les ressources naturelles sur lesquelles ils ont une souveraineté indiscutable. En Bolivie, l’eau, l’énergie et le téléphone ne sont pas gérés par des multinationales, a-t-il dit, expliquant que l’augmentation des prix de l’eau et de l’électricité n’y existait pas. Le Président a par ailleurs annoncé qu’il comptait saisir la justice internationale pour tenter de récupérer un accès à l’océan Pacifique que la Bolivie réclame depuis plus d’un siècle. Le pays andin s’est en effet retrouvé enclavé après la guerre qu’il a perdue contre le Chili dans les années 1880, le privant de pêche mais aussi d’un débouché maritime commercial, a rappelé M. Morales, qui a lancé un appel aux Nations Unies, aux organismes régionaux et aux pays de la région pour que soit trouvée une issue pacifique à cette question. Enfin, après avoir dénoncé l’« hypocrisie » des États-Unis, premier pays consommateur de drogues au monde, lorsqu’ils accusent la Bolivie d’être producteur de cocaïne, le Président s’est livré à un plaidoyer vibrant en faveur de la reconnaissance des droits de la « Terre nourricière ».
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Sessions antérieures
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