Déclaration
Résumé
Mme CRISTINA FERNÁNDEZ, Présidente de l’Argentine, a souligné la nécessité de réformer les institutions financières multilatérales, notamment le Fonds monétaire international (FMI) et l’ONU. Elle a relevé qu’en 2003, son pays était considéré comme une « brebis galeuse » par la communauté internationale, et que pendant les années 1990 l’Argentine avait servi de « cobaye » aux expérimentations menées par les institutions financières internationales. Elle s’est félicitée du fait qu’aujourd’hui l’Argentine ait réussi à restructurer sa dette de manière à ce qu’elle représente moins de 30% de son PIB, et que le pays ait connu une baisse de son taux de chômage.
Mme Fernández s’est ensuite penchée sur les liens existant entre l’augmentation du prix des denrées alimentaires et la spéculation financière. L’écart entre ce qui est produit et l’évaluation financière des stocks est consternant, a-t-elle observé. C’est là la source de la volatilité qui détruit de nombreux emplois à travers le monde pendant que certains spéculateurs en tirent des profits notables, a-t-elle déploré. Elle a appelé les organisations financières à réglementer les flux de capitaux dans le monde et à mettre un terme à l’instabilité. À moins de cela, a-t-elle averti, les efforts consacrés à la croissance économique des pays en développement seront mis à mal. La Présidente a estimé qu’il fallait accorder une attention particulière aux agences de notation, observant que les crises économiques finissaient toujours par avoir un impact sur les systèmes politiques. Il est impensable que des millions de personnes perdent leur emploi et leur sécurité sociale sans que cela entraîne des changements politiques profonds qui provoqueraient à leur tour d’autres crises économique susceptibles de déboucher sur une montée des totalitarismes, a-t-elle averti.
Abordant la question de la réforme du Conseil de sécurité, Mme Fernández a estimé qu’il fallait y éliminer la catégorie de membre permanent ainsi que le droit de véto, « qui n’a de pertinence que dans un monde bipolaire ». Elle a fait savoir que l’Argentine avait reconnu l’État de la Palestine et a estimé que l’accession de la Palestine au statut d’État Membre profiterait à Israël. Persister à l’empêcher de devenir membre de l’Assemblée générale continuera de donner de la marge aux adeptes du terrorisme international et à la poursuite de leurs activités criminelles, a estimé la Présidente de l’Argentine pour qui l’exclusion de la Palestine provoquera davantage d’instabilité.
Mme Fernández a ensuite longuement évoqué la situation des îles Malvinas. Elle a notamment fait savoir que plutôt qu’insister pour obtenir l’exercice de la souveraineté sur ce territoire, son pays demandait simplement le respect des 10 résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, ce à quoi, a-t-elle regretté, s’est refusé le Royaume-Uni.
S’agissant du différend qui oppose son pays à l’Iran au sujet de l’attaque terroriste perpétrée contre une association juive en territoire argentin, Mme Fernández a rappelé que l’Argentine avait proposé qu’une cour établie dans un pays tiers et dont les membres seraient sélectionnés par accord mutuel soit chargée de mener l’enquête. Les messages récents de l’Iran illustrent certes un changement, mais ne constituent pas une forme de justice, a-t-elle dit. Sur cette question, tout comme pour la question des îles Malvinas, l’Argentine est ouverte au dialogue, a-t-elle ajouté.
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