Déclaration
Résumé
M. AHMED ABOUL GHEIT, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a fait remarquer que la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale coïncidait avec les préparatifs du cinquantième anniversaire du Mouvement des pays non alignés. Les travaux du Mouvement ont démontré la capacité des pays en développement à contribuer de manière efficace au maintien de la paix et la sécurité internationales, au développement, au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et à la promotion de la bonne gouvernance au niveau international. L’Égypte n’accepte pas que la composition des membres permanents du Conseil de sécurité soit soumise aux règles obsolètes d’une ère révolue. Elle n’accepte pas non plus que les travaux du Conseil ne soient ni transparents ni équilibrés. Le Conseil a commis de nombreuses erreurs qui ont provoqué la perte de vies innocentes, a déclaré M. Aboul Gheit.
Dans le domaine économique, les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods ne sont plus en tête de file pour gérer les dossiers importants. D’autres formations internationales, comme le G-20, commencent à jouer ce rôle. Refusant la marginalisation, le Ministre a souligné que les pays du Sud avaient des droits et qu’ils devaient participer aux décisions économiques.
Évoquant les attaques dont font l’objet l’Islam et les musulmans, M. Aboul Gheit a estimé que l’Occident est entraîné dans un affrontement avec le monde musulman. Un tel affrontement ne servira qu’aux extrémistes et à ceux qui ont des idées perverses des deux côtés. Il ne sera pas dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité dans le monde, a-t-il dit. L’Égypte, a-t-il souligné, ne peut pas accepter le prétexte de la liberté d’expression pour justifier les pratiques contre l’Islam.
Le désarmement et la lutte contre la prolifération nucléaire, a indiqué le Ministre, font partie des priorités de l’Égypte qui suivra de près la mise en œuvre du plan concernant le Moyen-Orient, adopté lors de la dernière Conférence des Parties chargée d’examiner le TNP. M. Aboul Gheit a réitéré la position de son pays selon laquelle le TNP doit devenir universel dans la région et toutes les installations nucléaires du Moyen-Orient doivent être soumises aux inspections de l’AIEA.
La reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens représente « une occasion importante qui ne doit pas nous échapper », a souligné le Ministre. La partie israélienne doit réaliser que les négociations ne sont pas une fin en soi. Sans sérieux et crédibilité, le processus perdra très vite le peu de soutien dont il bénéficie dans l’opinion publique des deux parties. L’Égypte demande à la partie israélienne de prendre les décisions nécessaires et difficiles pour parvenir à un règlement politique juste et de respecter son engagement du gel des activités de colonisations. Sinon, Israël devrait assumer la responsabilité de toute conséquence négative, a-t-il prévenu.
L’Égypte suit avec intérêt les développements au Soudan, avec la perspective du référendum sur la libre détermination du Sud-Soudan. Elle poursuivra ses efforts pour préserver l’unité du Soudan dès lors qu’il s’agira du choix de la majorité, mais respectera le résultat si les Soudanais du Sud en décident autrement et travaillera avec toutes les parties pour la paix et la sécurité.
Même si les menaces prononcées à l’encontre d’un État membre de l’Organisation de la Conférence islamique ne sont pas acceptables, l’Iran doit s’abstenir de prendre des mesures qui pourraient exacerber la situation dans la région. Toutes les parties doivent choisir les négociations en tant que solution pour un règlement pacifique et politique du problème. La communauté internationale doit pouvoir vérifier que l’Iran n’agisse pas en violation de ses obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a précisé le Ministre égyptien des affaires étrangères avant de conclure.
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