Déclaration
Résumé
M. JOHN EVANS ATTA MILLS, Président de la République du Ghana est d’abord revenu, au cours de sa déclaration, sur les contradictions de la mondialisation. Elle a accéléré l’interdépendance des économies nationales mais ses bénéfices sont négligeables pour la majorité des pays en développement, a-t-il constaté. M. John Evans Atta Mills a regretté notamment qu’en dépit d’une croissance mondiale moyenne de 5% depuis une décennie, seulement une minorité de pays en développement ait pu réduire la proportion de leur population vivant avec moins de 1 dollar par jour. Pour le Président de la République du Ghana, les économies des pays en développement dépendent grandement des exportations de minerais et de matières premières, ce qui les expose à des problèmes de sécurité alimentaire. C’est en particulier le cas des pays de l’Afrique subsaharienne dont la croissance modeste de ces dernières années est menacée par la crise financière internationale, a-t-il déploré.
Pour M. Atta Mills, de nombreux pays développés et émergents, dont certains en Afrique, ont pu prendre des mesures significatives pour limiter l’impact de la crise internationale. Pour répondre aux défis posés par la crise, l’Afrique souhaite donc que les pays les plus riches fassent plus d’efforts pour remplir leurs engagements dans les domaines de l’aide publique et de la réduction de la dette, a-t-il dit, en demandant également une amélioration de l’accès et de la participation de l’Afrique aux institutions financières existantes. Il a exhorté le FMI à mettre en place un nouveau mécanisme qui assouplisse les conditions de soutien aux économies africaines. John Evans Atta Mills a aussi demandé une augmentation du capital de la Banque africaine de développement (BAD) afin de lui permettre de renforcer ses interventions et son soutien au pays d’Afrique. Il a suggéré également que le FMI vende une partie de ses réserves en or pour libérer des ressources supplémentaires. Revenant sur les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) menées dans le cadre du Cycle de Doha, le Président du Ghana a rappelé que la libéralisation des échanges internationaux est destinée, en principe, à bénéficier surtout aux pays pauvres. Un développement durable implique notamment que les pays pauvres puissent augmenter leurs exportations vers les pays riches. Malheureusement, a noté le Président du Ghana, le système multilatéral commercial actuel ne leur bénéficie pas, car il limite leur participation aux échanges internationaux. Les subventions versées par les pays riches à leurs producteurs faussent le fonctionnement des marchés; et les tarifs douaniers imposés par la plupart des pays riches ont empêché l’accès au marché international aux produits africains. Pour des pays en développement comme le Ghana, une libéralisation du commerce international doit donc être accompagnée de mesures facilitant l’accès aux marchés, a préconisé M. Atta Mills.
Évoquant ensuite les conséquences des changements climatiques en Afrique, M. John Evans Atta Mills a indiqué que le continent avait besoin de mesures concrètes et décisives. Il a rappelé que lors de la Conférence de Copenhague en décembre, la question du financement de l’aide à l’adaptation aux effets des changements climatiques sera centrale dans les négociations, et même cruciale si l’on veut parvenir à un quelconque accord.
À propos des opérations de maintien de la paix, M. John Evans Atta Mills a demandé une coopération croissante entre l’ONU et les organisations régionales pour renforcer la coopération et l’efficacité de ces missions sur le continent africain. Évoquant le quinzième anniversaire de la Déclaration du programme d’action de Beijing pour la promotion de la femme, qui aura lieu l’année prochaine, le Président ghanéen a rappelé les efforts entrepris par son pays pour assurer l’égalité des sexes et le renforcement de la représentation des femmes. Le Gouvernement du Ghana poursuit ainsi une politique dont l’objectif est d’assurer 40% de représentation féminine à des positions clefs au sein des institutions nationales. Le Président du Ghana est enfin revenu sur le problème du trafic d’êtres humains et de la protection des victimes, en précisant que son pays appuyait l’action de ceux qui soutiennent l’élaboration et l’adoption d’un Plan global d’Action des Nations Unies dans ce domaine.
Pour conclure, M. John Evans Atta Mills a réitéré le soutien de son pays à l’action des Nations Unies qui restent « l’instrument multilatéral idéal pour maintenir la paix et la sécurité internationales et promouvoir une coopération internationale fructueuse ». Il a cependant demandé un renforcement de la volonté politique pour rendre les Nations Unies plus efficaces et éviter à la majorité des peuples de connaître la guerre, la maladie et la pauvreté.
Déclaration complète
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