Déclaration
    Arménie
    Son Excellence
    Ararat Mirzoyan
    Ministre des affaires étrangères
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    Résumé

    M. ARARAT MIRZOYAN, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, a relevé que, s’il y a quelques années, « nous envisagions le déclin du multilatéralisme, aujourd’hui nous assistons à l’érosion de ce principe même et de ses fondements », ajoutant qu’il ne s’agissait pas « d’une inférence théorique mais d’une réalité avec laquelle le peuple arménien du Caucase du Sud fait face à la situation depuis trois ans ». 

    Affirmant que le Gouvernement arménien avait déployé des efforts importants « et dûment constatés » pour résoudra la crise qui oppose son pays à l’Azerbaïdjan, il a déploré n’avoir pas de partenaire pour la paix mais un pays qui déclare ouvertement que « le plus fort a raison » et utilise constamment la force pour perturber le processus de paix.  Il a estimé que la récente « offensive à grande échelle » contre le peuple autochtone du Haut-Karabakh démontrait « un mépris ouvert et un défi de l’Azerbaïdjan contre la communauté internationale » réunie à New York.  Pour lui, le message de l’Azerbaïdjan est clair: « Vous pouvez parler de paix et nous pouvons faire la guerre et vous ne pourrez rien changer. »

    M. Mirzoyan a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir « cyniquement défini l’atroce offensive à grande échelle qui a coûté des centaines de vies, dont des femmes et des enfants » comme une opération antiterroriste locale, alors qu’il s’agit en fait d’une « atrocité de masse planifiée et bien orchestrée » qui a débuté par le blocage, le 12 décembre 2022, du corridor de Latchine, seule route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie et au monde extérieur.  Il a rappelé que, le 22 février dernier, la Cour internationale de Justice avait ordonné à titre provisoire à l’Azerbaïdjan d’assurer la libre circulation le long du corridor de Latchine, et que, lors d’une réunion, le 16 août dernier, du Conseil de sécurité, la majorité de ses membres avaient eux aussi insisté sur la nécessité de débloquer ce couloir.  Il a également rappelé la séance du Conseil tenue le 21 septembre 2023, après l’offensive de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh.

    Pour le Ministre toutefois, il est clair que les problèmes ne peuvent pas être résolus simplement par des déclarations et des appels génériques.  Dénonçant le recours à la famine comme méthode de guerre et faisant état des inquiétudes exprimées hier par la conseillère spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide, il a averti que les affirmations selon lesquelles les Nations Unies ne sont pas présentes sur le terrain et n’ont donc pas la capacité de vérifier la situation ne pouvaient être une excuse pour l’inaction.  Il a demandé à la communauté internationale de condamner la reprise des hostilités et le ciblage des colonies civiles et a réclamé, comme déjà dans le passé, l’envoi immédiat au Haut-Karabakh d’une mission interinstitutions d’évaluation des besoins et d’établissement des faits.  Il s’est dit convaincu que des mécanismes doivent être mis en place pour garantir le retour des personnes déplacées depuis la guerre de 2020.  Il a ensuite demandé que soit mis en place un mécanisme international durable et viable pour empêcher le nettoyage ethnique de la population autochtone du Haut-Karabakh.  Il a également demandé que la communauté internationale exige le retrait de toutes les unités azerbaïdjanaises de toutes les colonies civiles du Haut-Karabakh.

    La politique de nettoyage ethnique contre le Haut-Karabakh n’est qu’une partie d’un tableau plus vaste, a ensuite affirmé M. Mirzoyan, qui a accusé l’Azerbaïdjan de vouloir impliquer la République d’Arménie elle-même dans des actions militaires et d’élargir ainsi les hostilités.  Il en a vu la preuve dans la réticence de l’Azerbaïdjan à s’engager de manière constructive dans un processus de paix avec son pays, notamment en reconnaissant son intégrité territoriale, en retirant ses forces armées des territoires arméniens occupés et en délimitant la frontière interétatique. 

    Le peuple arménien « défendra fermement notre souveraineté, l’indépendance et la démocratie et surmontera la guerre hybride déclenchée contre nous », a conclu M. Mirzoyan, après avoir réitéré la volonté de son pays de s’engager en faveur de la normalisation des relations et de l’établissement d’une paix durable.

    Source :
    https://press.un.org/fr/2023/ag12538.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Ararat Mirzoyan (Ministre des affaires étrangères), Arménie
    Photo ONU

    Sessions antérieures

    Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.

    Première déclaration

    En réponse à l’Azerbaïdjan, le représentant de l’Arménie a condamné la nouvelle vague de violence dans la région du Haut-Karabakh.  Accusant Bakou d’avoir prémédité et planifié l’attaque comme en attestent les troupes azerbaïdjanaises massées à la frontière, il a critiqué Bakou pour sa campagne de désinformation, déjà utilisée en 2020 et 2022 pour présenter son agression comme une opération de lutte contre le terrorisme.  Il a dénoncé un recours à la force absurde et injustifiable, qui viole toutes les normes du droit international et humanitaire.  Il a dit craindre un nettoyage ethnique dans le Haut-Karabakh et souligné la nécessité pour la communauté internationale, à commencer par les Nations Unies, d’agir. 

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    Deuxième déclaration

    Répondant à nouveau à l’Azerbaïdjan, le représentant de l’Arménie l’a accusé de mépriser consciemment le droit international et de faire preuve d’un « parfait cynisme ».  Rappelant les pogroms de masse perpétrés contre les populations arméniennes dans le Haut-Karabakh en 1988, la destruction de leur patrimoine culturel au fil des siècles, ainsi que le racisme et les discriminations dont elles sont continuellement victimes, le représentant a reproché à l’Azerbaïdjan de ne prendre aucune mesure pour traduire les criminels en justice.  Il a nié l’existence d’un processus de réintégration des résidents arméniens en tant que citoyens égaux et a qualifié le déplacement forcé de plus de 20 000 personnes « d’étape finale du nettoyage ethnique », rendu possible par l’échec de la communauté internationale à réagir à des « signes clairement détectables ». L’Arménie continuera toutefois à appeler au respect du droit international et de la Charte des Nations Unies, a‑t‑il promis.

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