Déclaration
    République démocratique du Congo
    Son Excellence
    Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo
    Président
    Kaltura
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    Résumé

    M. FÉLIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République démocratique du Congo (RDC), a rappelé que son pays est victime d’une crise sécuritaire aigüe qui dure depuis plus de 20 ans dans l’est de son territoire national, une « crise causée principalement par les convoitises que suscitent ses fabuleuses richesses naturelles et les ambitions de puissance de certains de ses voisins ».  Cependant, en dépit d’efforts internes inlassables, de la présence militaire massive de l’ONU en RDC et de son soutien diplomatique pendant 23 ans, le « mal sécuritaire continue à ronger mon pays ».  Afin de l’éradiquer définitivement, plusieurs accords ont été signés avec les groupes armés, et même avec les pays voisins, sous la garantie de la communauté internationale, et des mécanismes nationaux et internationaux créés.  « Toutes ces perspectives de règlement définitif du conflit n’ont duré que l’espace de quelques mois.  Vite, l’architecture s’est fissurée et l’édifice s’est écroulé.  Et, on recommence toujours avec les mêmes tragédies », a constaté le Chef d’État.    

    Partisan d’une « philosophie de réconciliation » avec ses voisins, M. Tshisekedi a dit n’avoir ménagé aucun effort pour rassurer les pays limitrophes et restaurer la confiance.  En dépit de cette « main tendue », certains n’ont trouvé mieux que de nous remercier par l’agression et le soutien à des groupes armés terroristes, a regretté le Président.  « C’est le cas actuellement du Rwanda qui, une fois de plus, a non seulement agressé, en mars dernier, la RDC par des incursions directes de ses forces armées, mais occupe également des localités du Nord-Kivu par l’entremise d’un groupe armé terroriste, le M23, auquel il apporte un soutien massif tant en matériels de guerre qu’en troupes », a-t-il accusé.  Et, « comme pour défier la communauté internationale », le M23, avec le soutien de l’armée rwandaise, a même abattu un hélicoptère de la MONUSCO et tué huit Casques bleus, commettant ainsi un crime de guerre.  « Je dénonce avec la dernière énergie cette énième agression dont mon pays est victime de la part de son voisin, le Rwanda », a déclaré M. Tshisekedi.  

    Rejetant les « sempiternelles dénégations des autorités rwandaises’, il a réitéré la demande de son gouvernement au Président du Conseil de sécurité de distribuer officiellement à ses membres le dernier rapport en date des experts de l’ONU sur la situation dans l’est de la RDC afin d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent: « Il y va de l’image et de la crédibilité de notre Organisation », a-t-il assuré.  Procéder autrement aurait, selon lui, deux conséquences préjudiciables.  D’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité dans le pays.  D’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses États Membres dans ces crimes.  C’est d’ailleurs pour mettre fin à cette suspicion et dissiper l’ambiguïté du Conseil de sécurité, « qui excède la population congolaise et exacerbe la tension entre elle et la MONUSCO », que le Gouvernement congolais a demandé la réévaluation du plan de retrait progressif de cette Mission, à laquelle le Président a imputé des « faiblesses regrettables ».  

    Nul ne peut prétexter un discours imaginaire de haine tribale, ethnique et raciale ou xénophobe en RDC pour s’y livrer à des aventures criminelles, a poursuivi le Chef d’État.  Il a également balayé les allégations de prétendue « collaboration » entre « certains officiels congolais » et les opposants rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont se servent les dirigeants rwandais pour justifier les agressions répétées de la RDC, un « alibi » qui, a-t-il affirmé, n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain.  En effet, a tranché M. Tshisekedi, les FDLR ont été « décapitées et réduites à néant » par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), en étroite collaboration avec l’armée rwandaise dans le cadre des opérations conjointes menées au cours des dernières années. 

    Présentant cinq propositions, le Chef d’État a appelé à rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste.  Ensuite, il a suggéré de multiplier les pressions sur le Rwanda et le M23 pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales.  Par ailleurs, il faut appuyer la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions de Luanda RDC-Rwanda et le déploiement de la Force régionale de l’Afrique de l’Est.  Puis, il a recommandé d’encourager le Président honoraire du Kenya, M. Uhuru Kenyatta, et celui de l’Angola, M. João Lourenço, Médiateurs de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de l’UA dans la crise sécuritaire en RDC, à poursuivre leurs bons offices.  Enfin, le Président de la RDC a demandé la levée de tout obstacle à la restructuration par la RDC de ses forces armées, notamment des mesures restrictives à l’acquisition d’équipements militaires, quelle qu’en soit la forme édictée par le Conseil de sécurité de l’ONU.  « La réalisation des actions préconisées ci-dessus garantira un règlement de la crise et facilitera un dialogue constructif entre toutes les parties concernées », a-t-il estimé en conclusion.  

    Source :
    https://press.un.org/fr/2022/ag12446.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (Président), République démocratique du Congo
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