Déclaration
    Ukraine
    Son Excellence
    Volodymyr Zelenskyy
    Président
    Kaltura
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    Résumé

    « Il est l’heure de se réveiller », a lancé M. VOLODYMYR ZELENSKYY, Président de l’Ukraine, à l’entame de son intervention.  Avouant que, depuis qu’il préside son pays, chaque nuit avant une Assemblée générale de l’ONU a été une « nuit blanche » et a assuré que l’Ukraine « s’est réveillée il y a bien longtemps ».  En fait, l’Ukraine ne dort plus depuis la grande famine d’Holodomor et l’horreur de l’Holocauste, a-t-il souligné, avant d’affirmer qu’en 1945, son pays été un des fondateurs de l’ONU.  Aujourd’hui, alors que se pose encore la question du droit de la personne, les fondateurs doivent se demander ce que nous avons fait de ces 76 dernières années, a observé le Président.  Selon lui, la pandémie de COVID-19 nous apporte la réponse: « nous sommes égaux, certes, mais l’accès aux vaccins revient aux passagers de première classe ».  Pour sa part, a-t-il fait valoir, l’Ukraine n’a pas attendu l’aide des autres et a même prêté assistance à des pays, comme l’Italie.  

    Dans ce contexte, a poursuivi M. Zelenskyy, « l’Ukraine n’a pas honte de vouloir revitaliser l’ONU ».  Invitant la communauté internationale à « repenser la Charte » de l’Organisation, il a constaté que le monde a « raté le test de l’unité ».  « Qui aurait pu imaginer qu’un jour les médicaments deviendraient des instruments de discrimination », a-t-il relevé.  Alors que la COVID-19 est encore loin d’être éliminée, malgré les campagnes de vaccination, nous n’avons aucune garantie qu’un autre virus ne menacera pas à nouveau le monde.

    « L’Ukraine n’a jamais dormi », a enchaîné le Président, évoquant le fracas des explosions et des armes dans le Donbass.  Il a rappelé qu’en 2019, il avait parlé des dizaines de milliers de vies fauchées par ce conflit et des centaines de milliers d’Ukrainiens contraints de fuir.  « Chaque année, nous répétons ces mêmes chiffres », s’est-il désolé, voyant pourtant dans ces sinistres bilans « le prix de la liberté et de l’indépendance ».  C’est pourquoi, selon lui, l’ONU devrait « se faire plus souple et plus agile », notamment en se rendant là où des problèmes se posent.  « Nous avons besoin de vérité », a insisté M. Zelenskyy, avant d’exhorter tous ceux qui ont de l’influence à soutenir les efforts de maintien de la paix dans le monde.  À cet égard, il a estimé que la participation de 46 pays à la Plateforme contre l’occupation de la Crimée représente l’attachement de ces derniers à la Charte de l’ONU.  « Dans notre appel à revitaliser l’ONU, nous rappelons qu’il n’y pas d’intouchables », a-t-il ajouté, demandant à l’ensemble des nations, y compris la Fédération de Russie, de soutenir la Plateforme et d’exprimer leur opposition à la modification des frontières par la force.

    Exprimant sa crainte que « l’égoïsme remplace la coopération » et qu’il ne subsiste que « la loi du plus fort », M. Zelenskyy a dit savoir « ce que pense Moscou ».  Début septembre, a-t-il rappelé, le Premier Vice-Président du Mejlis des Tatars de Crimée a été emprisonné de manière illicite au motif qu’il aurait tenté de faire exploser une conduite de gaz.  « C’est là le prix de la protection des droits de l’homme », a déploré le Président, appelant à la libération de tous les Ukrainiens détenus illégalement dans les « territoires temporairement occupés », a-t-il dit, non sans remercier toutes les délégations qui ont mentionné l’Ukraine dans leurs interventions, « en parlant d’occupation et d’agression sans craindre que quelqu’un ne quitte la salle ».

    Après avoir rappelé qu’en 1945, la Conférence de Yalta a conduit à la création de l’ONU, M. Zelenskyy s’est demandé comment revitaliser l’Organisation « si son berceau même demeure occupé par un membre permanent du Conseil de sécurité ».  Au moment où le monde débat de la protection de l’environnement, la Crimée mériterait davantage d’attention, a-t-il renchéri, alertant sur la dévastation de l’écosystème de la péninsule.  Regrettant que le monde « ne s’attaque pas à ces problèmes », le Président a également déploré que les dirigeants agissent « comme des politiciens qui ne font que protéger leurs intérêts ».  

    Pour M. Zelenskyy, l’Assemblée générale devrait être l’occasion d’un débat général « dynamique », où chacun aurait la possibilité de poser des questions.  Par exemple, a-t-il dit, on pourrait s’interroger sur les 100 000 Ukrainiens qui ont dû prendre un passeport russe, au mépris du droit international.  On pourrait également évoquer les Ukrainiens que l’on force à participer aux élections russes, a-t-il ajouté, considérant qu’il n’est « pas trop tard pour revitaliser l’ONU » et bâtir un « monde meilleur ».  En créant cette Organisation, les États Membres ne pouvaient prévoir que le droit de veto serait transformé par une nation en un « instrument de chantage ».  Aujourd’hui, a-t-il plaidé, « nous devons retrouver foi en nous-même » et nous souvenir que, malgré les critiques dont elle fait l’objet, l’ONU a permis d’apporter l’eau potable, de vaincre l’apartheid, de déployer des Casques bleus, de sauvegarder des sites comme l’Acropole ou Versailles et de protéger les enfants dans plus de 190 pays.  « Montrons notre engagement à renforcer la coopération et agissons en tant qu’humains, nations et nations unies », a-t-il conclu.  

    Source :
    https://press.un.org/fr/2021/ag12366.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Volodymyr Zelenskyy (Président), Ukraine
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