Déclaration
    Fidji
    Son Excellence
    Josaia Voreqe Bainimarama
    Premier Ministre
    Kaltura
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    Résumé

    Dans une déclaration préenregistrée, M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre des Fidji, a comparé le virus de la COVID-19 à « un feu de brousse, dont les inégalités attisent les flammes », dressant un parallèle avec les catastrophes naturelles ayant ravagé plusieurs points du globe depuis le début de l’année: « Les inondations, les vagues de chaleur, les incendies et les cyclones liés au climat ont tué des centaines de personnes et infligé des dommages économiques insoutenables.  Nous, les humains, en sommes la cause, mais nous refusons d’en devenir le remède. »

    Le dirigeant fidjien a déploré les inégalités d’accès aux vaccins entre pays.  Il a dit voir un monde confronté à deux pandémies distinctes: l’une s’achevant pour les pays riches, l’autre s’aggravant pour la plupart des pays en développement.  Ce fossé grandissant « se mesure en vies perdues et en années de progrès économique anéanties », a-t-il déclaré.  Dans les pays du Sud, les promesses de développement durable s’effilochent, des centaines de millions d’emplois ont disparu: « les blessures de cette crise nous paralyseront pendant des années si elles ne sont pas traitées », a prévenu M. Bainimarama.

    L’expérience des Fidji montre comment une reprise équitable démarre en « piquant des bras, sans relâche », a poursuivi le Premier Ministre.  Plus de 98% des adultes des 110 îles habitées de l’archipel ont reçu une dose de vaccin ; plus de 67% d’entre eux sont complètement vaccinés, a-t-il précisé, en remerciant l’Inde, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis pour leur aide.  La mission du Gouvernement fidjien consiste maintenant à récupérer les quelque 100 000 emplois perdus à cause de la pandémie et à compenser les 50% de perte en recettes publiques.  « Bientôt, les Fidji rouvriront leurs portes au tourisme et aux affaires régionales et internationales.  Nous chercherons à accélérer les investissements, la numérisation et la modernisation de l’économie fidjienne », a affirmé M. Bainimarama.

    Pourtant, a averti le Premier Ministre, la victoire des Fidji sur le virus sera de courte durée si la communauté mondiale ne parvient pas à augmenter le rythme des vaccinations partout dans le monde.  M. Bainimarama s’est dit consterné que les pays les plus riches envisagent déjà d’administrer des troisièmes doses ou des rappels à leurs ressortissants alors que des millions de personnes dans les pays en développement -y compris les soignants en première ligne- n’ont pas encore eu accès à une seule dose.  « Le nationalisme en matière de vaccins doit cesser », s’est-il indigné.  Un nationalisme que le G7, le G20 et les institutions financières multilatérales n’ont pas réussi à entraver.  Dès lors, a-t-il ajouté, « seules les Nations Unies peuvent combler ce manque de leadership ».

    M. Bainimarama a rappelé que, malgré tous les discours sur la sauvegarde de la planète, la Terre était sur la voie d’un réchauffement de 2,7 degrés Celsius, ce qui entraînerait la perte de nations entières de faible altitude dans le Pacifique, ainsi que d’énormes parties du littoral mondial.  Cette situation augure de conflits liés au climat, de migrations massives, de l’effondrement des systèmes alimentaires et des écosystèmes.  « C’est effroyable.  C’est inimaginable.  Mais c’est la direction prise », a-t-il prévenu, rappelant que, depuis mars 2020, les Fidji avaient subi trois cyclones, dont deux ont approché la catégorie 5.

    Les Fidji utilisent tous les outils fiscaux à leur disposition pour faire preuve de résilience, ainsi que pour réduire leur bilan carbone.  Mais « les Fidji ne peuvent enrayer les changements climatiques à elles seules », a fait observer le Premier Ministre.  Aujourd’hui, les petits États insulaires en développement (PEID) « n’ont accès qu’à moins de 2% du financement disponible pour le climat », a-t-il dénoncé.  Pour construire des îles Fidji véritablement résilientes, il a réclamé l’accès à des subventions ciblées à déploiement rapide, à des financements concessionnels à long terme, ainsi qu’à des outils et instruments financiers mis en place dans le cadre de partenariats public-privé.

    S’agissant de la prochaine COP26, les Fidji ont estimé que les dirigeants n’ayant pas le courage de dévoiler des engagements concrets et drastiques « ne devraient pas prendre la peine de réserver un vol pour Glasgow ».  Les pays du Nord de la planète doivent verser 100 milliards de dollars par an pour financer la lutte contre les changements climatiques, et s’entendre pour porter leurs engagements financiers à au moins 750 milliards de dollars par an à partir de 2025, a demandé M. Bainimarama.  Il a jugé « criminel » que les petits États insulaires en développement vulnérables du Pacifique n’aient accès qu’à une infime partie du financement climatique actuellement disponible, pour se protéger d’une crise existentielle qu’ils n’ont pas provoquée. 

    Source :
    https://press.un.org/fr/2021/ag12369.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Josaia Voreqe Bainimarama (Premier Ministre), Fidji
    Photo ONU

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