Déclaration
    Union européenne
    Son Excellence
    Charles Michel
    Président du Conseil européen

    Résumé

    M. CHARLES MICHEL, Président du Conseil de l’Union européenne (UE), a comparé la lutte contre les changements climatiques à une guerre déclenchée par l’espèce humaine.  « En perpétrant des tortures sur notre environnement, en abusant les ressources naturelles, en maltraitant les forêts et les océans, ce sont des actes de guerre que nous avons déclenchés.  La nature réagit.  Elle se retourne contre nous » et nous appelle à l’humilité, a poursuivi M. Michel.  La pandémie actuelle a entraîné des mesures hors du commun, comme des confinements massifs, entravant la vie sociale et les libertés.  Elle a aussi rappelé, selon M. Michel, que « nos vies et notre santé sont inextricablement liées à la santé de nos champs, de nos forêts, de nos océans et des faunes qui les peuplent ».  Appelant l’espèce humaine à « poser l’acte d’armistice » et à « offrir un traité de paix à la nature » par égard aux génération suivantes, il a recommandé de s’inspirer de la Charte des Nations Unies pour revenir à l’essentiel, à savoir « la raison et le discernement ».

    Déplorant que « l’unilatéralisme brutal » prenait trop souvent le pas sur l’approche multilatérale, M. Michel a estimé que les « ambitions de domination » créaient de nouvelles dépendances, provoquant tensions et conflits.  « Les démocraties sont sous pression.  De l’intérieur ou de l’extérieur.  Des régimes autoritaires, masqués ou non, minent méticuleusement les principes de liberté, chez eux et même chez les autres », s’est inquiété le Président du Conseil.  Il a évoqué un modèle de développement économique « à bout de souffle » souffrant de failles de plus en plus visibles: « l’exploitation extrême des ressources et l’accroissement des inégalités constituent un cercle vicieux dont nous devons sortir », a-t-il déclaré.

    M. Michel a assuré que l’Union européenne contribuait à soutenir le Programme 2030, en commençant par la recherche, la production et l’exportation de vaccins.  L’UE a déjà exporté 700 millions de doses vers 130 pays et investi 3 milliards d’euros dans le Mécanisme COVAX.  M. Michel a cependant reconnu que l’écart vaccinal entre pays était « inacceptable », et les États membres de l’UE ont promis de distribuer 200 millions de doses avant la fin de cette année.  D’autres projets concrets sont lancés par l’UE, comme le développement de capacités de production pharmaceutique dans plusieurs pays d’Afrique tels que le Sénégal, le Rwanda et l’Afrique du Sud, mobilisant 1 milliard d’euros.  Des partenariats sont en cours d’élaboration en Amérique latine.  Un traité international sur les pandémies, proposé par l’UE avec le Directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), fera l’objet d’une Assemblée extraordinaire en novembre prochain.

    Concernant la menace climatique, les 27 membres de l’UE ont montré la voie en s’engageant pour la neutralité carbone d’ici à 2050; dans le même esprit, l’UE a rehaussé à 55% ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.  L’UE a appelé à une tarification mondiale du carbone, qu’elle a entamée à son niveau, avec le « système d’échange d’émissions ETS ».  M. Michel a aussi appelé à verdir les économies, à s’entendre pour une approche globale et à fixer un cadre réglementaire à la « finance verte ».  Conscient des différences de moyens et de responsabilités historiques entre pays, M. Michel a remarqué que les promesses des 100 milliards de dollars annuels pour financer la lutte contre le réchauffement avait rarement été tenues.  L’UE, pour sa part, a versé 127 milliards d’euros entre 2013 et 2019, soit un tiers du total.

    Promettant que la nouvelle donne en Afghanistan ne signifiait pas la fin de l’engagement européen auprès des populations afghanes, l’UE souhaite préserver tant que possible les acquis des 20 dernières années, « spécialement pour les droits des femmes et des jeunes filles ».  Par ailleurs, c’est parce que 40% de son commerce transite par la région indopacifique que l’UE a décidé de renforcer sa coopération avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a expliqué M. Michel.  La sécurité et la liberté de navigation en mer de Chine méridionale et dans l’océan Indien doivent être garanties conformément au droit international, et « l’UE prendra sa pleine part de responsabilité ».

    M. Michel a enfin rappelé que l’UE finançait un quart du budget ordinaire de l’ONU, soit 650 millions d’euros; 30% du budget total du maintien de la paix; et la moitié de l’aide au développement mondiale.  L’UE a des valeurs à promouvoir, des citoyens à protéger et des intérêts à défendre: c’est dans cet esprit qu’elle développe son « autonomie stratégique », y compris dans ses capacités de sécurité et de défense.  « Pour être moins dépendants.  Pour renforcer notre influence positive.  Et pour consolider notre Alliance atlantique », a conclu le Président de l’UE.  « Des alliés plus forts font une alliance plus forte.  Dans la transparence et la loyauté. »

    Source :
    https://press.un.org/fr/2021/ag12368.doc.htm

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