Déclaration
    Bosnie-Herzégovine
    Son Excellence
    Željko Komšić
    Président de la présidence
    Kaltura
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    Résumé

    M. ŽELJKO KOMŠIĆ, Président de la présidence de la Bosnie-Herzégovine, a estimé que la pandémie de COVID-19 a été une leçon cruciale sur la facilité avec laquelle le système international peut être secoué mais aussi sur l’importance, pour répondre aux crises, de l’endurance et de la résilience des institutions internationales fondées sur le multilatéralisme.  Soudainement, les relations internationales se sont vues menacées alors que les droits de l’homme étaient érodés.  Le fossé entre les pays riches et tous les autres s’est révélé plus large encore qu’on ne le croyait comme en témoignent les inégalités d’accès aux produits et équipements médicaux, y compris aux vaccins.  Le seul espoir, c’est la santé des économies et des systèmes sanitaires ainsi que celle de l’ONU pour combattre la pandémie et accéder aux vaccins.  

    Le Président a tout de même insisté sur l’importance de la coopération que son pays a reçue des voisins et amis.  Cette solidarité, en a-t-il conclu, justifie les investissements dans la coopération régionale.  Mais compte tenu des circonstances, il faut aussi, a estimé le Président, regarder les objectifs de développement durable sous un nouvel angle, en sachant qu’une des questions les plus importantes est celle des besoins de la planète.  Rechercher des réponses aux changements climatiques coûte cher mais il serait encore plus onéreux de ne pas prendre au sérieux les efforts d’atténuation.  En la matière, la facture risque d’être élevée pour les pays les moins avancés et les pays en développement qui dépendent encore de l’énergie fossile et qui n’ont pas les moyens de procéder à une transition rapide vers l’énergie verte.  Le Président a donc plaidé pour un soutien financier.  Il a expliqué que son pays a une capacité d’énergie verte d’environ 40% mais que la fermeture graduelle des centrales thermiques et donc des mines, prévue dans les 25 à 30 prochaines années, provoquera une pénurie d’électricité difficile à combler.

    Le Président a soulevé un autre problème, celui de la fuite des cerveaux.  Près de 10% de la population active bosnienne a émigré à la recherche d’opportunités.  Pour stopper cette saignée, il a mis l’accent sur la promotion des droits de l’homme, droits, a-t-il regretté, marqués par la sélectivité et les deux poids, deux mesures.  Il s’est dit inquiet de « la politique ethnique » dans les Balkans occidentaux, fondée sur l’exclusivité et le chauvinisme auxquels s’ajoutent l’intolérance religieuse et l’érosion du sécularisme.  Ces dernières années, s’est-il alarmé, notre société est confrontée à des tentatives de dégrader les droits de l’homme et d’éliminer l’individu et le citoyen, comme détenteur de droits.  Le système complexe des institutions du pays fondé sur les Accords de Dayton rend difficile tout consensus politique sur le fonctionnement de l’État et la perspective de son entrée à l’Union européenne et à l’OTAN.

    Le système de valeurs, fondé sur l’égalité des droits, n’existe tout simplement pas en Bosnie-Herzégovine, a tranché le Président.  Les citoyens n’ont pas les mêmes droits devant le système électoral ou l’accès à l’emploi.  Le système politique privilégie au contraire l’ethnicité qui donne plus ou moins de droits.  Le Président a rejeté les pressions, notamment celles de ses pays voisins, pour que son pays fasse de cette ethnicité un facteur fondamental.  Ce qui veut dire, s’est-il indigné, que les droits collectifs auraient la primauté sur les droits individuels.  « C’est tout simplement inacceptable. »  Certains acteurs, a-t-il encore accusé, militent pour créer une atmosphère favorable à l’autodétermination des communautés ethniques, avec pour objectif ultime de démembrer la Bosnie-Herzégovine et d’annexer des parties de son territoire.  Des prix sont attribués à des criminels de guerre glorifiés, sans scrupule ni remords, en violation du droit international et de la Charte de l’ONU.

    Dans le même temps, a poursuivi le Président, les principes de la compétence universelle sont manipulés à des fins politiques, au risque de compromettre le droit pénal, la sécurité juridique et donc les droits de l’homme, sans oublier la confiance dans les mécanismes judiciaires.  En plus, certains politiciens essayent « d’envahir » le système constitutionnel et juridique de la Bosnie-Herzégovine pour obtenir la clef du pouvoir, dans ce qui est une autre stratégie pour s’approprier des parties du territoire.  Toutes ces tendances, a martelé le Président, se fondent sur un mépris certain des droits de l’homme.  C’est non seulement complètement inacceptable, mais aussi extrêmement dangereux.

    Le Président a dit espéré que le Haut Représentant de la communauté internationale dans son pays reconnaîtra la nécessité de protéger le droit international, les droits de l’homme et l’égalité des droits de tous les citoyens.

    Source :
    https://press.un.org/fr/2021/ag12366.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Željko Komšić (Président de la présidence), Bosnie-Herzégovine
    Photo ONU

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