Déclaration
    Saint-Siège
    S.E. l'archevêque
    Paul Richard Gallagher
    Secrétaire des relations avec les États
    Kaltura
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    Résumé

    Mgr PAUL RICHARD GALLAGHER, Secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège, a saisi l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme pour rappeler que la reconnaissance de la dignité intrinsèque de tout être humain est le socle sur lequel les piliers des Nations Unies sont vissés.  Le monde doit revenir à une vision globalisante de la personne humaine, de la dignité humaine et des droits de l’homme parce que toute vision réductrice de la personne humaine conduit inévitablement à la déshumanisation et à l’exclusion, ouvrant la voie aux inégalités, à l’injustice et aux attaques.  Ce soixante-dixième anniversaire est aussi l’occasion de renouveler notre engagement commun en faveur des droits qui découlent de la dignité inhérente.  Or, dans le monde actuel, un enfant sur 10 travaille, une personne sur trois est détenue sans procès, 29% des enfants de moins de 5 ans n’ont pas de certificat de naissance et 250 millions de femmes mariées ont moins de 15 ans.  Il est « scandaleux », s’est emporté Mgr Gallagher, que les droits de l’homme continuent ainsi d’être violés, 70 ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Il est aussi revenu sur les « notions discutables » de ces droits, lesquelles sont contraires à la culture de nombreux pays et constituent une tendance qui fait courir le risque, qu’au nom même des droits de l’homme, les formes modernes de la colonisation idéologique ne gagnent en force au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables.

    Mgr Gallagher a surtout dénoncé l’interprétation de plus en plus étroite du droit à la vie, une tendance très en vogue dans les discours qui refusent de reconnaître la valeur et la dignité intrinsèques de la vie humaine à tous les stages de sa conception, de son développement et de sa fin.  Cette approche semble vouloir créer une hiérarchie des droits de l’homme, en relativisant la dignité humaine, en accordant plus de valeur voire plus de droits aux forts et aux riches et en rejetant les faibles.  Malheureusement, cette idéologie prévaut dans de nombreux organes du système des Nations Unies.  Elle mène à de graves inégalités et injustices, ignore l’enfant dans le ventre de sa mère et traite la vie des personnes âgées et des personnes handicapées comme un fardeau pour la société.  Réduire la dignité d’une personne à sa faculté de s’exprimer et de s’affirmer est toujours une grave erreur et un signe que la société perd sa propre faculté à reconnaître la valeur et l’importance de chaque vie humaine quel que soit son degré de vulnérabilité.  La même déshumanisation, a poursuivi le prélat, intervient quand les gens sont réduits aux crimes qu’ils ont commis, au pays d’où ils viennent ou à leur productivité.  La qualité d’une civilisation se mesure à la manière dont elle traite les plus faibles, les indigents, les personnes âgées et les personnes handicapées, et par la place qu’elle leur offre dans la société.

    Le prélat s’est félicité de l’issue des négociations sur les pactes mondiaux sur les réfugiés et pour les migrations, avant de se désoler de la situation au Moyen-Orient, en particulier en Syrie.  Il s’est aussi inquiété des conflits en Afrique, soulignant le lien entre la culture de la paix, le désarmement et la non-prolifération.  Même si le concept de « responsabilité de protéger » n’a été adopté qu’en 2005, il a toujours été à la base des Nations Unies, a estimé Mgr Gallagher qui a appelé à une mise en œuvre « pleine, impartiale et cohérente » du concept.  Il a aussi encouragé les dialogues interculturels et interconfessionnels, arguant que « le terrorisme n’est pas l’excroissance d’une religion mal comprise mais bien le fruit d’une profonde pauvreté spirituelle ».

    Le prélat est ensuite passé à l’égalité entre les sexes, jugeant contradictoire de promouvoir l’autonomisation de la femme tout en voulant supprimer son potentiel unique, au nom d’intérêts particuliers ou idéologiques.  L’avancement de la femme veut dire respect absolu de sa dignité intrinsèque et reconnaissance de son rôle non seulement dans les différentes sphères de la société mais aussi dans la famille.  Le prélat a conclu en exprimant l’engagement de l’Église catholique à non seulement promouvoir la protection de l’enfant mais aussi à lui créer un environnement sûr dans ses propres institutions « pour combattre le fléau odieux des atteintes sexuelles et de la violence contre les enfants ».

    Source :
    https://www.un.org/press/fr/2018/ag12073.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) S.E. l'archevêque Paul Richard Gallagher (Secrétaire des relations avec les États), Saint-Siège
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