M. BORUT PAHOR, Président de la Slovénie, a d’emblée affirmé que la communauté internationale aurait dû savoir tirer les enseignements des génocides du Rwanda, de Srebrenica et du Darfour, mais qu’elle avait « de nouveau » échoué. Une nouvelle tragédie humaine se déroule devant nos yeux en Syrie, mais plus de deux ans depuis le début de la violence brutale perpétrée à l’encontre des civils, les dirigeants du monde n’ont toujours pas réussi à trouver une solution politique dans le cadre de l’ONU, a-t-il dénoncé. L’usage impensable d’armes chimiques est simplement considéré comme un crime de guerre et une attaque contre notre humanité commune. La diplomatie pacifique aurait-elle de nouveau échoué? Une intervention militaire serait-elle la seule issue à la violence? s’est-il interrogé.
Le Président Pahor a soutenu que lorsqu’un État échoue à protéger sa propre population, la communauté internationale a le devoir de réagir. Il a réclamé la mise en œuvre immédiate de l’Accord conclu entre les États-Unis et la Fédération de Russie sur l’élimination des stocks d’armes chimiques détenues par la Syrie, ainsi que la tenue en temps voulu de la Conférence de Genève II. Il a également estimé qu’en cette période de tensions et de défis, les responsabilités des cinq membres permanents du Conseil de sécurité sont d’autant plus grandes. Il les a appelés à renoncer à leur droit de veto dans les cas de génocide, de crime contre l’humanité et de violations graves du droit international humanitaire. M. Pahor a aussi appelé le Conseil de sécurité à renvoyer la situation en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI).
Le Président de la Slovénie a insisté sur l’importance de répondre aux racines des conflits et de renforcer les activités de prévention, en améliorant notamment la capacité de la communauté internationale à identifier les signes précurseurs des conflits et à lancer une action précoce. Il a également souligné l’importance de la confiance mutuelle pour assurer une coexistence pacifique et une stabilité à long terme. Il a annoncé que la Slovénie et la Croatie avaient lancé le processus de Brdo dans le but de renforcer les relations et la réconciliation entre les États de la région.